Défense en France - Les chiffres du service national (II) Perspective d’avenir
La chronique de novembre a exposé la gestion du service national telle qu’elle se présentait en juin 1990. Les décisions annoncées en juillet : retrait des Forces françaises en Allemagne (FFA), réduction des effectifs terrestres et service à 10 mois, ont apporté en effet une certaine perturbation à la gestion prévisionnelle de la Direction centrale du service national (DCSN). La cohérence de ces décisions n’a pas toujours paru évidente, et il convient d’en rappeler la chronologie pour en apercevoir le lien.
Le 6 juillet à Londres, le président de la République, François Mitterrand, expose « la logique » du retrait des FFA, en le subordonnant à l’évacuation des forces soviétiques d’Allemagne. Le 8 juillet, le ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, déclare qu’il s’agit là d’une anticipation qui demandera 4 à 5 ans avant de se réaliser : en même temps, il annonce la réduction de 35 000 hommes en 4 ans des effectifs militaires. Le 13 juillet, il exprime des réserves sur la réduction du service à 10 mois, qui devrait être compensée par un renfort de 30 000 VSL (Volontaires service long). Il est contredit le lendemain par M. Mitterrand qui annonce le passage à 10 mois 1992, dans une première phase, et qui lie le retrait des FFA au départ des Soviétiques et à des consultations avec les Alliés et les Allemands en particulier. Or le 17 juillet. MM. Helmut Kohl, chancelier fédéral d’Allemagne et Mikhaïl Gorbatchev président de l’Union soviétique planifient le retrait en 4 ans des forces soviétiques, et la réduction des effectifs allemands à 370 000 hommes. S’agissant des troupes alliées en RFA (République fédérale d’Allemagne), M. Hans-Dietrich Genscher, ministre fédéral des Affaires étrangères allemand déclare alors : « Ce sont nos amis, nous leur demandons de rester ».
Mais le 7 août, une indiscrétion syndicale apporte des précisions sur le plan de retrait des FFA : dissolution de la zone Sud (3e Division, Fribourg) en 1991, de la zone Nord (1re Division, Trêves) en 1992, et en partie de la zone Centre (5e Division, Landau) en 1993. Le Conseil des ministres du 22 août 1990 révise le plan « Armées 2000 » et prévoit, « dans un avenir proche », le transfert de l’état-major de Baden à Strasbourg. Les médias allemands expriment alors leur incompréhension du retrait français. Le 12 septembre, M. Chevènement lie le retrait de la garnison de Berlin à une demande éventuelle des Allemands. Le 17 septembre, le sommet franco-allemand de Munich confirme le retrait prochain de 20 000 hommes des FFA, tandis que le gouvernement allemand déclare qu’il ne souhaite pas dans l’immédiat le départ de la totalité des forces françaises. Le 27 septembre enfin, lors du colloque des bureaux du service national à Saint-Georges-de-Didonne, M. Chevènement expose diverses mesures relatives à la revalorisation et à la diversification du service national, mais ne fait qu’évoquer les changements majeurs.
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