Défense à travers la presse
Les vœux de nouvel an traditionnellement présentés par les chefs d’État ont eu un ton particulier à quinze jours de l’échéance fixée par le Conseil de sécurité. Ceux du président Mitterrand ont été empreints de fermeté, constate Le Monde du 2 janvier 1991, avant d’avertir ses lecteurs :
« La guerre est donc possible. Non seulement pour du pétrole ou pour les intérêts américains comme le prétendent les pacifistes. M. Mitterrand a fait une très nette allusion à la situation d’avant 1939 et à la politique d’apaisement menée à l’égard d’Hitler… Les prétentions de Saddam Hussein sont en effet inacceptables. Il n’est pas tolérable qu’il veuille instaurer la loi du plus fort au moment où un nouvel ordre international semble réalisable après la fin de l’affrontement Est-Ouest. Mais les conséquences d’une guerre sont redoutables ».
Il est vrai que la Seconde Guerre mondiale fut d’une telle envergure parce qu’en 1934 nul n’avait réagi au rétablissement du service militaire en Allemagne et qu’on laissa Hitler occuper la Rhénanie deux ans plus tard sans sourciller. De telles erreurs se payent. Sans doute en avons-nous commises de similaires envers l’Irak, séduits par le caractère laïc qu’affichait le régime face à l’Iran. Dans la mesure où les forces de Saddam Hussein faisaient rempart contre le panislamisme, il devenait normal, une fois la guerre finie, que l’Irak en tire des bénéfices. La lésine des pays du Golfe l’indisposa et le chef de l’État irakien se crut en droit d’annexer le Koweït. Acte inadmissible, certes, mais dont les conséquences pouvaient peut-être se régler par voie diplomatique. Or, observe Albert du Roy dans La Tribune de l’Expansion du 7 janvier 1991 :
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