Faits et dires
• Les 28 et 29 mai 1991 à Bruxelles, les ministres de la Défense des pays membres de l’Otan ont approuvé les grandes lignes du futur dispositif militaire des Alliés en Europe. Le pilier de cette force sera un corps d’armée formé exclusivement de soldats européens, placé sous commandement britannique. Il s’agira d’une force de réaction rapide qui bénéficiera de l’appui des États-Unis. En outre, le dispositif sera sensiblement réduit : des corps multinationaux, représentant environ 16 divisions, constitueront les forces de défense principales basées en Allemagne. Leur mise sur pied soulève, d’ores et déjà, des difficultés dues à la diversité des équipements, mais aussi à la différence des mentalités comme des langues. La France n’est pas impliquée dans ce remodelage, puisqu’elle n’appartient pas à l’organisation militaire intégrée de l’Otan, mais la Grande-Bretagne a suggéré la création d’une force de réaction rapide européenne pouvant comprendre des éléments français et qui serait destinée à intervenir hors de la zone Otan.
• Par un communiqué publié le 13 mai 1991, la Maison-Blanche a fait savoir que les États-Unis étaient prêts à renoncer totalement à l’utilisation d’armes chimiques pour quelque raison que ce soit, y compris à titre de représailles. Les stocks actuels seraient détruits en totalité au cours de la décennie.
• À la veille de son voyage aux États-Unis, à partir du 18 mai 1991, le chancelier Kohl a réitéré sa fidélité à l’Otan : « L’Alliance atlantique et le partenariat transatlantique restent le garant de notre sécurité. Cela implique le maintien d’une présence substantielle de troupes américaines en Europe. Notre sécurité commune est indivisible ». D’autre part, le chancelier allemand est favorable à une réforme de la Constitution, afin de permettre éventuellement aux troupes allemandes de s’associer à des actions militaires décidées par les Nations unies.
• L’Europe de l’Est ne doit devenir en aucune circonstance une source de menace pour la sécurité de l’URSS. Il ne doit y avoir aucune base militaire étrangère, ni aucune force armée étrangère dans cette région.
M. Kvitsinski, vice-ministre des Affaires étrangères soviétiques,
le 30 avril 1991 à Prague