Marine - La Marine nationale au féminin
Aujourd’hui, la Marine nationale compte quelque deux mille femmes pour un effectif total de soixante-cinq mille militaires. Aux yeux de certains, ce nombre peut paraître faible, comparé aux taux de féminisation des autres armées ou des principales marines occidentales. Pour d’autres, la présence des femmes dans la Marine – sans qu’elle soit remise en cause dans son principe – doit être subordonnée à un numerus clausus, ne serait-ce que pour des impératifs de gestion. Semblablement, l’accès des femmes à tous les emplois maritimes suscite des divergences d’appréciation. Au-delà des chiffres et des désaccords, il convient de regarder les réalités sans passion ni partialité.
Une utile mise en perspective
Mais avant d’examiner la situation d’aujourd’hui, il n’est pas inutile de revenir un instant à celle d’hier et de mesurer ainsi le chemin parcouru. On sait le rôle éminent qu’ont tenu les femmes pendant la Grande Guerre, suppléant les hommes à l’usine et aux champs. C’est au cours de la Seconde Guerre mondiale que certaines vont lier plus directement leur destin à celui de nos armées en souscrivant, après l’appel du général de Gaulle, un engagement pour la durée des hostilités. Pendant le conflit, les auxiliaires féminines verront le caractère militaire de leurs services progressivement reconnu.
Concernant les « marinettes », un arrêté est pris en 1944, qui crée et organise les Services féminins de la flotte (SFF), premier cadre réglementaire – encore bien modeste – qui définit les emplois et les devoirs des femmes ayant choisi de servir leur pays dans la Marine. Avant la fin de la guerre, le nombre des SFF dépasse le millier.
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