Aéronautique - Les femmes pilotes dans l'Armée de l'air
« Les femmes énervent les troupes », déclarait Carnot en 1793. Pascal Boniface, dans son ouvrage consacré à l’armée Enquête sur 300 000 soldats méconnus, aborde ainsi le chapitre consacré à la féminisation des armées. Depuis 1983 où le ministre de la Défense fit prendre les dispositions d’ordre statutaire pour ouvrir aux femmes les corps à vocation opérationnelle, tous les aspects positifs et négatifs de la féminisation ont été largement débattus dans la presse et la littérature. Aujourd’hui, des jeunes femmes ont accédé aux différentes qualifications du corps du personnel navigant dans l’aviation de transport ; elles nourrissent les légitimes espérances de cette vocation.
Après avoir passé en revue les exploits des « pionnières » et cité leur rôle durant la Seconde Guerre mondiale et dans les conflits outre-mer, le rédacteur se propose de faire le point de la situation actuelle. À la lumière des problèmes rencontrés, il sera procédé à un examen des perspectives de carrière des officiers pilotes féminins dans l’Armée de l’air.
Les pionnières
L’emploi des aviatrices n’est ni un phénomène nouveau, ni récent. En effet, les femmes ne tardèrent pas à suivre l’homme dans sa conquête de l’air et dès mars 1910, la baronne de Laroche, formée par Charles Voisin, obtint son brevet de pilote à l’aéroclub de France. Elle fit de nombreuses émules en Europe tout d’abord, puis aux États-Unis où se produisit un véritable raz de marée. Les plus célèbres d’entre elles étaient Harriet Quimby qui traversa la Manche en 1912, Ruth Law première femme à tenter un looping en 1915, et Catherine Stinson qui établit le record de distance en joignant San Diego à San Francisco [NDLR 2024 : 610 miles] en 1917.
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