Institutions internationales - Le G7 : un concert sans partition - L'orchestration de blocs économiques en Asie et en Amérique latine
Après la dislocation du bloc soviétique et la suppression du mur de Berlin, l’ère venait, nous affirmait-on, où la politique de chacun pour soi n’aurait plus lieu d’être pratiquée, car à l’évidence nous allions assister à l’élaboration d’un nouvel ordre mondial. La déception vint rapidement.
La fin de la guerre du Golfe devait entraîner une flambée des échanges internationaux, le commerce s’en trouverait réanimé et la reprise assurée : l’année 1991 s’est achevée dans la désillusion. À tel point que les négociations de l’Uruguay round se sont tendues et que leur échec est prévisible à moins que le Portugal (qui préside actuellement la Communauté économique européenne), soucieux de ne pas indisposer Washington, ne parvienne à imposer un compromis aux « Douze ». Quoi qu’il en soit, le directeur général du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), le Suisse Arthur Dunkel, aura perdu dans cette bataille sa crédibilité, de sorte qu’il n’envisage plus de renouveler son mandat expirant à la fin de cette année.
Les experts prévoient, prudemment, une reprise économique vers le milieu de 1992. Il semble que leurs calculs se fondent sur la nécessité où se trouve le président Bush d’agir pour lui permettre de demeurer à la Maison-Blanche. Or, les États-Unis, accablés de dettes, seront sans doute incapables de financer une telle relance. Le comportement américain témoigne d’une propension à conclure des accords bilatéraux (comme cela s’est vu avec le Japon) afin de protéger leurs intérêts. Peut-on alors tabler sur une reprise qui serait amorcée par Tokyo ? Ses surplus financiers s’accumulent sans que le Japon paraisse décidé à s’ouvrir raisonnablement aux productions étrangères. Le président Bush a probablement eu raison d’affirmer au début du mois de janvier à Canberra que « le protectionnisme est une notion caduque, car le commerce international engendre la croissance », mais encore faut-il que les acteurs économiques ne soient pas bridés et qu’ils aient confiance. La dernière réunion des grands argentiers du G7 a prouvé qu’il n’en était rien.
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