La diplomatie de défense en tant que telle est un concept apparu dans les années 1960, notamment sous l’égide de Raymond Aron, qui a théorisé les relations entre les militaires et les diplomates dans Paix et Guerre entre les nations (Calmann-Lévy, 1962).

La notion moderne de « diplomatie de défense » reflète en réalité un vaste champ d’activités couvert conjointement par les ministères des Affaires étrangères et de la Défense au profit de l’action internationale de la France. Les objectifs de la diplomatie de défense sont de participer à la mise en œuvre de la politique étrangère de la France dans le domaine de la sécurité et de la défense, de contribuer au règlement pacifique des crises et, le cas échéant, de faciliter l’engagement de nos forces dans les opérations extérieures et de favoriser les exportations d’armement. En pratique, la diplomatie de défense traduit avant tout la recherche d’une meilleure synergie du couple « diplomatie et défense », c’est-à-dire une meilleure coordination de l’ensemble des ressources disponibles de façon à ce qu’elles contribuent efficacement à une politique de prévention de crises.

Sous la responsabilité du ministre de la Défense, le volet militaire de la diplomatie de défense est coordonné à l’échelon central par le chef d’état-major des armées, qui est responsable des relations internationales militaires, les RIM. L’action militaire en appui de la diplomatie de défense demeure un des instruments privilégiés de la stratégie globale de la France. La référence officielle à la diplomatie de défense apparaît à l’occasion de l’exercice de Loi de programmation militaire 2002-2007. Elle est déclinée en 2010 dans le Concept interarmées d’emploi des forces qui l’évoque notamment comme une contribution des armées à la fonction stratégique de prévention.