Marine - Thalassa
Cet été, Neptune et toute sa cour furent en vacances à Brest, qui vit en quatre jours une foule équivalente à celle d’Albertville pendant les Jeux olympiques d’hiver. Brest 92, au mois de juillet, fut le plus grand rassemblement de vieux gréements jamais réalisé.
Un tel événement va bien au-delà du spectacle, aussi fascinant soit-il, car la mer, refuge des hommes libres, suscite des réflexions dont le caractère matériel rejoint aisément la dimension spirituelle. Le refuge n’est-il pas matériel, et la liberté spirituelle ? D’ailleurs, pour s’en rapporter au sujet de cette revue, la défense nationale met en œuvre des moyens – une marine de guerre, par exemple – au service de finalités impondérables : liberté, paix, valeurs.
Ainsi, la grande parade des vieux gréements évoquait, parmi d’autres, trois thèmes dont voici la teneur. Le premier est relatif au temps ; pour les marins, l’esprit du temps réside plus souvent dans le sens de la continuité que dans la mesure des séquences : les traditions étayent le présent, le passé gage l’avenir, l’endurance est essentielle. Le deuxième considère la notion d’équipage ; sur mer, l’homme vit de solidarité : cohésion à bord, soutien à terre, communauté des gens de mer. Le troisième ne saurait oublier la majesté qui naît d’une adaptation bien résolue de la complexité des gréements et des apparaux avec la finalité maritime dans sa simplicité : pêche, voyage, transport, combat.
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