L'Apostolat militaire international (AMI) a été fondé en 1965 à la suite d'un pèlerinage militaire international à Saint-Jacques de Compostelle. Les participants y avaient alors pris conscience de leur devoir, en tant que militaires chrétiens fidèles à l'esprit de Vatican II, d'œuvrer dans leur milieu professionnel afin de promouvoir la paix. C'est le but que s'est donné l’AMI qui regroupe aujourd'hui les militaires chrétiens d'une dizaine de nations (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Irlande, Italie, Pays-Bas, Suisse ; les États-Unis à titre d'observateurs) : l’AMI a parmi ses projets celui d'une ouverture sur les vicariats d'Afrique.

Le congrès annuel de l'AMI a eu lieu cette année à Paris du 26 au 29 avril à l’École militaire. Le questionnaire préalable adressé aux diverses délégations et destiné a provoquer la réflexion des participants et à animer leurs discussions en un certain nombre de « carrefours » portait sur le thème « Forces armées et dynamique de la paix ». Il comportait essentiellement trois parties : 1. La raison d'être des forces armées ; 2. Les valeurs à défendre ; 3. La promotion de la paix.

Constatant qu’une parfaite identité de vues n’avait pu se faire sur tous les problèmes évoqués dans ces « carrefours », l'un des participants français, le colonel de La Motte, a conclu : « Cela ne doit pas être pour nous une source d'inquiétude mais au contraire d'enrichissement grâce aux échanges d'idées que nous pouvons faire ». …Nos réflexions « nous amènent à l'idée que notre qualité de chrétiens nous fait un devoir d'être des soldats efficaces, lucides et désintéressés »… « nous avons à nous forger une conscience droite et c'est à quoi, je pense, nous travaillons ensemble ».

Dans l'impossibilité de donner à nos lecteurs le contenu, riche et abondant, de toutes les interventions à ce colloque, nous en avons choisi une, d'une particulière qualité, celle du Père René Coste qui nous propose un point de vue théologique particulièrement éclairant et tout à la fois solide et réaliste sur ce problème difficile de la relation entre « forces armées et dynamique de la paix ». Théologien et professeur aux Facultés catholiques de Toulouse, son œuvre est importante ; elle s'attache essentiellement aux problèmes que la politique pose au chrétien. Citons, entre autres : Le problème du droit de guerre dans la pensée de Pie XII (Aubier, 1962), Morale internationale : l'humanité à la recherche de son âme et Dynamique de la paix (Desclée, 1965), Théologie de la liberté religieuse (Duculot, 1969), Les dimensions politiques de la foi et La responsabilité politique de l'Église (Éditions ouvrières, 1972 et 1973).