Faits et dires
• Le 29 octobre 1992, le Conseil de sécurité de l’ONU, à l’unanimité, a recommandé aux États-membres de former des unités immédiatement disponibles pour des opérations de maintien de la paix dans le monde.
• M. Jacques Mellick, secrétaire d’État à la Défense, a précisé le 4 novembre 1992 que les militaires ne pouvaient pas être assimilés à de simples professionnels de l’action humanitaire, avec une disponibilité automatique et immédiate : ne demandons pas à nos soldats d’effectuer des missions qui ne sont pas les leurs.
• Notre démarche depuis un an et demi consiste à intégrer l’incertitude au raisonnement, à infléchir progressivement un modèle d’armée conçu dans la logique de l’affrontement Est-Ouest pour l’adapter aux risques liés aux remises en cause des frontières, aux crises, aux mouvements de populations, aux proliférations d’armes. Nous devons être prêts à parer à la résurgence toujours possible d’une menace majeure en Europe, tout en assurant le maintien de la paix sur le continent.
M. Pierre Joxe, ministre de la Défense,
le 9 novembre 1992 devant l’Assemblée nationale
• Selon le général Gallois, qui s’en explique dans Le Quotidien de Paris du 30 octobre 1992, il ne fait pas de doute que la Russie travaille à son renouveau militaire en modernisant toutes les composantes de son armée. « Tout se passe comme si le haut commandement russe orientait ses forces armées classiques vers une stratégie d’intervention rapide à distance, que ce soit à l’intérieur de l’ex-Union soviétique ou à l’extérieur ».
• À l’Assemblée nationale, le 3 novembre, M. Roland Dumas a annoncé que la France étudiait la possibilité d’un nouveau moratoire sur les essais nucléaires jusqu’en juillet 1993.
• Dans Le Monde du 25 novembre 1992, Jacques Isnard, faisant état d’un rapport confidentiel du ministère de la Défense, y voit « renversement de la tendance observée depuis plusieurs décennies : la dissuasion nucléaire subit des coupes claires, tandis que le développement des moyens classiques et spatiaux est limité par les coûts ».
• La Communauté européenne devra se doter de sa propre capacité militaire une fois faite son union politique, a déclaré l’amiral Lanxade, le 19 novembre 1992 à Londres, estimant que l’Union de l’Europe occidentale (UEO) avait pour vocation de devenir l’instrument de la défense européenne. ♦