Revue des revues
• « Nations unies ». Dans son numéro d’hiver 1992-1993, la revue américaine Foreign Affairs publie un article de Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général des Nations unies, sur la manière de renforcer l’action de l’ONU. La guerre froide étant terminée, cette institution a un nouveau rôle à jouer pour le maintien de la paix, fonction qui vient de subir une extension dramatique occupant 50 000 hommes pendant le premier semestre 1992, s’étendant maintenant à des régions qui, jusque-là, étaient gelées par les armements nucléaires, la protection des secours humanitaires venant s’ajouter.
Pour M. Boutros-Ghali, il est souvent nécessaire de discuter avec des « autorités » aux pouvoirs incertains. Des civils sont de plus en plus indispensables. Il faut donc que le secrétaire général de l’ONU ait un représentant sur place, à qui les chefs militaires rendent compte. Les réactions de tout l’ensemble doivent être rapides pour prendre des décisions, financer les actions, affecter le personnel, sans pour autant créer des forces permanentes. Il faut prévoir des stocks de matériel et mettre en place des unités militaires sans le consentement des parties belligérantes, ces unités pouvant éventuellement être autorisées à utiliser la force pour faire respecter un cessez-le-feu, ce qui est nouveau.
M. Boutros-Ghali constate que certains pays tardent à apporter leur contribution financière, alors que les dépenses ont quadruplé pour atteindre 2,8 milliards de dollars au premier semestre 1992. Pour autant, on ne doit pas oublier d’autres sujets de préoccupation, comme le sous-développement dans le Tiers-Monde et ailleurs, le clivage entre le Nord et le Sud n’ayant plus de sens avec la fin du colonialisme et de la guerre froide. L’économie mondiale est profondément perturbée. De nouveaux pays ont accédé aux Nations unies. Le principe de la souveraineté et de l’intégrité de chaque État reste fondamental, mais ne peut être maintenu de façon absolue. Le droit des individus et des peuples est une dimension de la souveraineté universelle qui réside dans l’humanité tout entière. De plus en plus, les États et les gouvernements sont incapables de résoudre seuls leurs problèmes. Les Nations unies ont un rôle essentiel à jouer sur tous les plans.
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