Faits et dires
• Balkans : Pouvons-nous faire plus ? Je n’y consentirai que si les Nations unies en prennent la responsabilité et si les Américains et les Européens s’engagent avec nous.
Président François Mitterrand, 31 décembre 1992
• Les dirigeants de la Bosnie, ce pays victime d’une guerre implacable, ne demandent pas tant une intervention militaire que le moyen de se défendre eux-mêmes. Je résiste à la poussée générale pour l’emploi de la force… La guerre ? La France et son armée seules dans un type de combat par nature meurtrier ? Laissez-moi préférer d’autres façons de faire.
M. Mitterrand, le 22 janvier 1993, à l’hebdomadaire Vendredi
• La résolution concernant la libération des camps devrait être réalisée dans les jours qui viennent… et j’ai demandé moi-même à M. Kouchner de bien vouloir prévoir, au besoin pour nous-mêmes et par nous-mêmes, que des convois soient organisés et que les personnes qui sont actuellement maintenues contre leur gré dans ces camps soient rendues à la liberté.
M. Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères,
le 10 janvier 1993, au grand jury RTL-Le Monde
• Il est nécessaire que ces opérations internationales aient un caractère international dans leur dimension militaire… Si on veut que les capacités de la France d’intervenir rapidement dans différents points du monde soient conservées, il ne faut pas maintenir les militaires trop longtemps au même endroit.
M. Pierre Joxe, ministre de la Défense, le 11 janvier 1993, sur France 2
• Aujourd’hui, alors qu’un ancien ordre disparaît, le nouvel ordre est plus libre mais moins stable. L’écroulement du communisme a provoqué l’apparition de vieilles animosités et de nouveaux dangers. L’Amérique doit continuer à conduire le monde qu’elle a tant contribué à bâtir.
Président Bill Clinton, 20 janvier 1993
• Le 15 janvier 1993 à Paris, cent trente pays ont signé le Traité sur le désarmement chimique : les stocks existants devront être détruits et l’accord ne prohibe pas seulement l’emploi des armes chimiques, mais aussi leur fabrication. La portée de ce traité est cependant restreinte, puisque la plupart des pays de la Ligue arabe ont refusé d’y souscrire.
• Le 20 janvier 1993, la France et les États-Unis ont signé un accord-cadre de coopération dans l’utilisation militaire de l’espace. Pour autant, la France émet toujours les mêmes réserves sur le programme américain de bouclier spatial GPALS (Global Protection Against Limited Strikes).
• Les États-Unis et la Russie ont décidé de proroger jusqu’en juillet 1993 la suspension de leurs essais nucléaires. La France en fera-t-elle de même ? Selon les experts du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et du Centre d’expérimentations nucléaires, une telle décision serait préjudiciable à la mise au point du missile M45, car il convient maintenant de procéder aux tirs de qualification.
• Extrait de la déclaration commune des présidents Eltsine et Nazarbaïef à l’issue du sommet de Bichkek :
…
3. La république du Kazakhstan et la Fédération de Russie coordonnent leurs politiques de sécurité, de désarmement et de contrôle des armements. Elles reconnaissent la nécessité de maintenir un commandement unifié des forces stratégiques et un contrôle commun sur les armes nucléaires.
4. Reconnaissant la nécessité de préserver et de développer le potentiel scientifique et technique des deux États sur le cosmodrome de Baïkonour, sur le polygone d’essais de Semipalatinsk et en d’autres points sensibles du complexe de défense, la république du Kazakhstan et la Fédération de Russie coordonnent leurs activités de recherche et de production dans l’intérêt de la science, de l’économie et de la préservation de la sécurité. Les deux États poursuivent aussi une politique coordonnée concernant la coopération militaire, y compris pour la reconversion des usines d’armement, le développement des procédés de haute technologie destinés à des productions à double fin, ainsi que pour l’exportation de biens intéressant la défense.
Reproduit dans Europäische Sicherheit, n° 12/1992