Politique militaire et croissance économique. Le cas français (1945-1973)
Lorsque des difficultés économiques et sociales apparaissent, nombreux sont ceux qui veulent en voir l’origine dans l’importance et l’improductivité des charges militaires.
En France, le « serpent de mer » du poids économique des dépenses militaires est réapparu périodiquement dans les trente dernières années, notamment durant les guerres de décolonisation, au début de la réalisation de la force nationale stratégique (FNS) et plus récemment encore à l’occasion des débats suscités par les essais nucléaires français.
Certes, une comparaison pour la période 1950-1968, des moyennes des taux annuels de croissance du PNB des six grands pays occidentaux (1) et des pourcentages du PNB consacrés à leurs dépenses militaires (2) semble confirmer, en première analyse, l’idée qu’il existe un rapport inverse entre ces deux grandeurs. Cependant, l’indice de corrélation entre ces deux variables ne peut être considéré comme suffisamment fort pour soutenir sans nuances cette thèse (3). En outre, l’étude des réductions de l’effort militaire réalisées par ces pays, dans la décennie 60, montre que les variations des taux de croissance survenues dans cette période diffèrent considérablement suivant les pays étudiés. Ainsi l’analyse des facteurs qui ont déterminé le poids de l’effort militaire français dans les années 60 et au début des années 70 conduit à penser qu’une poursuite de sa réduction ne serait pas accompagnée d’une accélération notable de la croissance économique de notre pays, bien au contraire.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article