Armée de terre - Volontaires service long (VSL) et formations valorisantes du Service national
Servant au sein des forces, les militaires appelés de l’Armée de terre font l’objet d’un effort particulier de formation d’autant plus nécessaire que la ressource du Service national ne permet pas d’honorer les besoins des unités dans toutes les spécialités. La réduction du service à dix mois, conjuguée avec l’arrivée des systèmes d’armes de haute technologie, met en évidence l’importance de l’investissement consenti pour la formation des personnels. À titre d’exemple, il faut plus de quatre mois pour former, dans sa spécialité, un conducteur d’engin de terrassement du Génie.
L’idée de confier ces emplois de spécialistes à des VSL (Volontaires service long) présentant un lien suffisant avec le Service s’est donc imposée. L’Armée de terre a mis en place les instruments d’une politique de recrutement améliorée, de formation et d’emploi de cette population. Elle a entrepris de valoriser systématiquement les fonctions « qualifiantes » du Service militaire en recherchant une homologation au niveau 5 de la grille de l’enseignement technologique du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle (soit le niveau CAP ou BEP). Cette initiative permet aux chefs de corps d’affecter au plus tôt aux postes requérant des formations longues et coûteuses les VSL candidats à une insertion professionnelle correspondant aux emplois possibles.
En outre, et pour plus d’efficacité, le BIRT (Bureau d’insertion et de reconversion de la direction du personnel militaire de l’Armée de terre) a signé des conventions avec les représentations nationales des professionnels du transport, de la sécurité et des travaux publics. Ces conventions s’ajoutent aux décisions d’homologation déjà obtenues dans les domaines du sport et de la santé.
Dans ce contexte, la filière « formation des spécialistes » s’adresse aux VSL motivés par le désir d’acquérir ou de consolider une formation à caractère professionnel complétée par une expérience de plusieurs mois dans l’emploi (18 mois). Cette filière offre un choix de quinze groupes de spécialités correspondant chacun à un métier et offrant, à des degrés divers, des possibilités d’insertion professionnelle.
L’accès à ces formations est subordonné à des critères d’aptitude déterminés au cours des épreuves de sélection. Le premier mois de Service (période de formation initiale des jeunes appelés) sert de période d’évaluation et permet de guider les candidats vers l’un des stages de formation correspondant à un des métiers du groupe de spécialités choisi.
En fin de Service (c’est-à-dire avant le 22e mois au plus tard), l’intéressé prépare son insertion et son retour à la vie civile avec l’officier conseil de l’unité. Cette étape débouche soit sur une qualification directement utilisable dans la vie civile, soit sur une « capitalisation des acquis professionnels » pouvant donner lieu à un prolongement ou à un complément de formation par des organismes compétents en formation professionnelle (AFPA…). L’Armée de terre est actuellement à la recherche de formules de coopération encore plus étroites avec ces organismes.
Ce dispositif concernera environ 30 000 jeunes dans les cinq ans à venir. Il permettra aux volontaires de déboucher « quasi directement » sur un titre professionnel dans les domaines des travaux publics, du transport et de la logistique (manutention, moniteur d’auto-école), de la sécurité ou des métiers d’aide moniteur de sport ou de conducteur ambulancier.
Cette politique, conduite de façon pragmatique, constitue un exemple concret de la valorisation du Service militaire et de la prise en compte des intérêts communs de l’Armée de terre, des jeunes appelés à la recherche d’une qualification professionnelle et des employeurs intéressés par un personnel de qualité. ♦