Dès la Première Guerre mondiale, les autorités militaires ont été confrontées au problème de l’utilisation simultanée de l’espace aérien par des moyens aériens et par l’artillerie sol-air. Une arme à vocation antiaérienne doit préserver la sécurité des aéronefs amis tout en représentant un risque pour l’utilisateur de la troisième dimension. Depuis, de nombreux exemples dans l’histoire de l’arme aérienne prouvent les difficultés rencontrées pour gérer l’espace aérien et coordonner les actions des différents intervenants au-dessus du champ de bataille. À ce sujet, souvenons-nous de la guerre des Six Jours pendant laquelle l’attrition de la chasse égyptienne devait autant à ses propres batteries sol-air qu’à l’aviation israélienne.

Tout d’abord, avant d’exposer le concept actuel de défense sol-air, il convient de le situer dans le concept global de la défense aérienne. Pour répondre à l’amélioration des armes offensives et en particulier à l’allonge des distances de tir par les moyens aériens, il est nécessaire d’augmenter les capacités de détection et les portées de tir des systèmes sol-air. Les aéronefs et les systèmes sol-air utiliseront de plus en plus toutes les couches de l’espace aérien. Une évolution concomitante des moyens de commandement, des procédures et des règles de gestion de l’espace aérien est donc nécessaire pour être en mesure d’assurer la sécurité des missions aériennes amies tout en garantissant l’efficacité de la défense antiaérienne.

Bien entendu, cette évolution devra prendre en compte la problématique de la gestion de l’espace et de la coordination des actions dans la troisième dimension entre les forces aériennes, l’artillerie sol-air mais aussi l’Aviation légère de l’Armée de terre (Alat). Enfin, le constat des difficultés liées à la détection, l’identification, la classification des aéronefs et à la transmission des ordres d’ouverture du feu sans risque d’erreur au système d’arme le mieux adapté conduit à une structure unique de gestion et de coordination.