Février 1995 - n° 561

L'auteur, Chef d'état-majaor des armées (Céma), fait une synthèse de l'opération française Turquoise au Rwanda, mission type clairement définie dans le Livre blanc sur la DéfenseLire les premières lignes

  p. 7-15

Débat - Prospective et programmation militaire

L’année 1994 a été marquée, comme vous le savez, par la publication d’un Livre blanc sur la Défense. Comme il est normal dans un pays comme le nôtre, ce fut l’objet de commentaires, d’approbations, de critiques, d’analyses, et ce débat sur les choix de défense pour la France n’est évidemment pas clos avec la publication de ce document et les discussions qui s’en sont suivies. C’est dans cet esprit que notre conseil d’administration a décidé de consacrer une soirée de réflexion au problème de la programmation militaire et de la prospective, c’est-à-dire de la prise en compte des données que l’on peut prévoir et dont les choix de défense vont naturellement dépendre. Lire la suite

  p. 17-18

Dans la dernière décennie du XXe siècle, l’éclatement de l’empire soviétique, la dislocation et l’effondrement de l’ex-URSS ont bouleversé la situation géopolitique tandis que les progrès scientifiques et techniques élargissaient les espaces de la stratégie. Je limiterai mon exposé à une problématique de cinq sujets que ce nouveau contexte a fait naître ou a transformés et suggérerai quelques réponses. Lire les premières lignes

  p. 19-26
  p. 27-36
  p. 37-44

• Dans l’appréciation du nouveau contexte géopolitique, n’y a-t-il pas quelques surprises sur le rôle de l’ONU du fait qu’on imaginait, une fois terminée l’ère d’un monde bipolaire, que l’Organisation retrouverait celui qui était initialement le sien ? Lire la suite

  p. 45-49

Repères - Opinions - Débats

Ce texte est issu d’une communication présentée par l'auteur le 14 octobre 1994 à la table ronde organisée par l’Association des anciens du Centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie modernes. Lire la suite

  p. 51-61

Depuis le siècle des Lumières, notre pays n'a pas cessé d'éprouver le sentiment d'une responsabilité morale particulière à l'égard du monde, largement fondée sur la croyance en l'universalité de valeurs comme celles des droits de l'homme et des principes démocratiques indissociables par ailleurs du droit des nations et des peuples à disposer d'eux-mêmes. Il n'est donc pas étonnant que la France ait été particulièrement sollicitée par la communauté internationale pour participer aux opérations de maintien de la paix que le désordre des temps rend de plus en plus nécessaires et qu'elle ait jugé de son intérêt et de son ambition traditionnelle de s'y engager pleinement. Ne faut-il pas s'interroger sur la manière dont nous concevons et organisons notre participation à ces nouvelles formes d'intervention ? Un groupe d'auditeurs de l'IHEDN nous livre ses réflexions sur ce sujet délicat.

  p. 63-74

En ce milieu de la décennie 90, l’une des dynamiques majeures du système politique mondial résiderait dans le retour des zones d’influence. Ainsi les États-Unis, confrontés à l’obstination des militaires haïtiens refusant l’investiture du président élu Aristide, obtiennent-ils du Conseil de sécurité des Nations unies mandat pour rétablir la démocratie en Haïti (résolution 940 du 31 juillet 1994, votée par douze voix pour et une abstention, et autorisant Washington à utiliser « tous les moyens nécessaires », y compris la force, soit le recours au chapitre VII de la Charte) (1). C’est bien là le principe de la zone d’influence : une grande puissance, avec en général la bénédiction implicite ou explicite de la communauté internationale, affirme son droit d’intervention et de contrôle à sa périphérie, la zone retenue ne couvrant pas nécessairement une étendue précise et fixe. De même la Russie de Boris Eltsine ne cesse de mettre en avant son droit à assurer l’ordre dans son « voisinage proche », maintenant ou dépêchant des soldats russes dans les parties troublées de ce qui, jusqu’à la fin de 1991, appartenait à l’Union Soviétique, de la Moldavie au Caucase ou au Tadjikistan. Lire les premières lignes

  p. 75-80

Notre souhait étant d'apporter à nos lecteurs le maximum d'informations et d'opinions sur cette délicate question : « armée de conscription ou armée de métier ? », nous sommes heureux de publier cet article qui nous invite à prendre en compte l'évolution géostratégique de cette fin de siècle, et à tirer les enseignements quant à nos forces armées.

  p. 81-86

L'auteur nous décrit, après un rappel historique approfondi, les différents dispositifs permettant en France d'apprécier l'état du moral des militaires, ce qui le conduit à en tirer d'intéressantes leçons pour l'avenir.

  p. 87-97

Un forum sur les forces navales a eu lieu le 13 octobre 1994. Organisé par le Centre d'étude et de prospective stratégique (CEPS), il était placé sous le haut patronage du Chef d'état-major de la Marine (CEMM). Voici une synthèse des diverses interventions.

  p. 99-110

L'auteur avait publié en juin 1991 un excellent article sur le Vatican face à la crise du Golfe. Poursuivant ses réflexions sur le Proche-Orient, il évoque cette fois-ci la position du pape Jean-Paul II à l'égard du processus de paix au Proche-Orient qui s'est engagé sous les auspices des États-Unis en septembre 1993 et qui donne de grands espoirs après un demi-siècle de conflits.

  p. 111-117

Nous n'avons pas souvent abordé le problème de l'eau, en tout cas pas dans son aspect « stratégique ». En effet, au Proche-Orient en particulier, outre d'autres motifs, l'importance de l'eau pour la vie des populations est telle que les gouvernements doivent en tenir compte lorsqu'ils prennent des décisions politiques, stratégiques et économiques. Nos deux auteurs nous montrent parfaitement comment l'eau est bien à la fois un enjeu stratégique et un instrument de paix.

  p. 119-132

Les mutations intervenues aux Philippines après le départ en exil du président Marcos ont introduit des nouvelles données qui affectent non seulement la politique locale, mais aussi les échanges à l’échelon régional. Cette transformation en profondeur est analysée par l'auteur, qui connaît bien cet archipel pour s’y être rendu à plusieurs reprises. Il développe notamment des idées importantes sur la spécificité de cette Nation attachante et sur les possibilités économiques auxquelles la France devrait s’intéresser. Lire les premières lignes

  p. 133-146

Chroniques

La crise haïtienne a débuté le 30 septembre 1991 avec le renversement du président Aristide qui se réfugie aux États-Unis. Elle s’est achevée avec son retour le 15 octobre 1994 après l’intervention d’une force multinationale en Haïti, le 19 septembre 1994. Le rétablissement de la légitimité démocratique a donc nécessité une période de trois années. Initialement peu impliquée en raison de ses engagements au Cambodge, en Somalie, dans les Balkans et au Rwanda, l’ONU a d’abord soutenu l’action d’une organisation internationale à caractère régional, l’Organisation des États d’Amérique (OEA), avant de s’engager modérément et d’accepter l’intervention d’une force militaire multinationale. Lire les premières lignes

  p. 147-151

« Le nouveau Japon » fait l’objet du thème du n° 71 (novembre 1994) de la revue Pouvoirs. Dans une dizaine d’articles, tous écrits par des spécialistes de ce pays, sont exposés la nouvelle place du Japon dans le monde, la décomposition et la recomposition politique, l’alternance de 1993 et l’enjeu constitutionnel, l’évolution de la culture politique, le mouvement syndical, l’avenir contesté du modèle économique, l’action extérieure et ce que Camille Stanque appelle la non-politique étrangère du Japon. Lire la suite

  p. 152-161

Les soubresauts qui ont secoué la Kabylie depuis le début de l’automne 1994 (enlèvement du chanteur Matoub Lounès, succession de grèves générales, rumeurs de constitution de milices armées) ont étalé au grand jour l’agitation chronique qui secoue la communauté berbère en Algérie. Des revendications se faisant également entendre chez les Berbères du Maroc, il semble intéressant de revenir sur certains aspects de la culture berbère contemporaine au Maghreb. Lire les premières lignes

  p. 162-166

1994, aura été, pour le service national, une année de décisions et de débats. On peut citer, en suivant l’ordre chronologique : les propositions contenues dans le rapport Marsaud sur les formes civiles du service national ; le choix d’une armée mixte, retenu par le Livre blanc sur la Défense, confirmant la conscription comme l’un des moyens indispensables, permettant de disposer d’un format d’armée adapté pour faire face aux risques futurs ; la loi de programmation militaire, consacrant les options précédentes et se traduisant dans le budget 1995 par une affectation particulière de crédits. Entre ces différentes étapes, le ministre de la Défense a annoncé, le 12 octobre 1994, une série de mesures visant à « rénover » le service national. Lire les premières lignes

  p. 167-171

La décision d’implanter à Mailly un ensemble de centres d’entraînement par la simulation résulte de la convergence de plusieurs facteurs : tout d’abord la nécessité pour les armées modernes d’adapter les moyens d’entraînement au nouveau contexte géopolitique, les exercices classiques dans les camps et en terrain libre ne suffisant plus à un entraînement complet d’unités modernes ; ensuite, l’apparition de technologies nouvelles, qui rend possible le vieux rêve de disposer d’instruments permettant d’évaluer selon des critères non contestables le résultat des actions tactiques menées dans un environnement complexe, et notamment de sanctionner toute décision et de faire connaître les pertes ; enfin, la nécessité de réduire les coûts de l’entraînement sans en diminuer l’efficacité. Lire la suite

  p. 172-174

Les difficultés qu’engendre la faiblesse des effectifs de la Marine, au regard de ceux qui seraient nécessaires à la bonne conduite des missions assignées, sont sérieuses ainsi qu’a pu le mentionner récemment une autorité maritime chargée de la mise en œuvre des forces : « Les problèmes rencontrés dans le domaine des opérations et de la logistique proviennent avant tout de l’insuffisance numérique du personnel officier ». Lire la suite

  p. 175-177

Dès la Première Guerre mondiale, les autorités militaires ont été confrontées au problème de l’utilisation simultanée de l’espace aérien par des moyens aériens et par l’artillerie sol-air. Une arme à vocation antiaérienne doit préserver la sécurité des aéronefs amis tout en représentant un risque pour l’utilisateur de la troisième dimension. Depuis, de nombreux exemples dans l’histoire de l’arme aérienne prouvent les difficultés rencontrées pour gérer l’espace aérien et coordonner les actions des différents intervenants au-dessus du champ de bataille. À ce sujet, souvenons-nous de la guerre des Six Jours pendant laquelle l’attrition de la chasse égyptienne devait autant à ses propres batteries sol-air qu’à l’aviation israélienne. Lire les premières lignes

  p. 178-182

Le bilan le plus encourageant dans le domaine de la sécurité sur le continent africain pour l’année 1994 concerne sans aucun doute l’Afrique australe. Lire les premières lignes

  p. 183-186

La réunion de la Coopération économique de l’Asie-Pacifique (Apec) en novembre 1994 à Bogor a relancé la question de Timor-Est. Les manifestations d’étudiants timorais, tant à Dili qu’à Djakarta dans l’ambassade des États-Unis pendant la présence de Bill Clinton et de centaines de journalistes, ont été rapportées dans les médias du monde entier et ont permis au président américain d’aborder avec plus de force cette question dans ses discussions avec son homologue indonésien. Lire la suite

  p. 187-189

Bibliographie

Charles Georges Frichaud-Chagnaud et Jean-Jacques Patry : Mourir pour le roi de Prusse ? Choix politiques et défense de la France  ; Éditions Publisud, 1994 ; 191 pages - Marcel Duval

Il est inutile de présenter le général Fricaud-Chagnaud aux lecteurs de cette revue, puisque les plus anciens d’entre eux se souviennent certainement de l’intérêt qu’avait suscité en 1983 l’article dans lequel il proposait la création de ce qui allait devenir la Force d’action rapide, et, depuis, il nous a souvent présenté des réflexions stimulantes, en particulier sur ses deux thèmes favoris que sont la dissuasion « par constat » et l’Europe « des volontés actives ». Quant à Jean-Jacques Patry, son collaborateur et coauteur de l’ouvrage, il est docteur en droit et actuellement chercheur à l’Institute for Strategic Studies de l’université de Harvard. Lire la suite

  p. 190-192

Marie-Claude Smouts (dir.) : L’ONU et la guerre : la diplomatie en kaki  ; Éditions Complexe, 1994 ; 160 pages - Claude Le Borgne

Petit livre, mais auteurs experts : quatre chercheurs de renom passent au crible de leur compétence quatre des missions de l’ONU, en Namibie (Ingold Diener), au Cambodge (Raoul M. Jennar), en Somalie (Roland Marchai), en ex-Yougoslavie (Pierre Hassner), Marie-Claude Smouts introduit le débat, que Ghassan Salamé conclut. Lire la suite

  p. 193-194

André Collet : Histoire de la stratégie militaire depuis 1945  ; Puf, 1994 ; 128 pages - Robert Carmona

L’auteur est bien connu des lecteurs de la revue. Il a publié dans la même collection ou chez d’autres éditeurs un certain nombre d’ouvrages consacrés aux problèmes de l’armement. On peut, en particulier, citer : Les armes, Les industries d’armement, Histoire de l’armement depuis 1945, La réglementation des armes, Armements et conflits contemporainsLire la suite

  p. 194-195

Maurice Vaïsse (dir.) : L’Europe et la crise de Cuba  ; Éditions Armand Colin, 1993 ; 255 pages - Michel Klen

Une littérature abondante a été publiée sur la crise de Cuba qui a failli provoquer en 1962 un affrontement entre les deux grandes puissances de l’époque. L’ouvrage de Maurice Vaïsse aborde toutefois l’événement sous un angle inédit qui montre le rôle méconnu de l’Europe. Ce livre est le fruit de recherches menées par la branche française du Nuclear History Program (NHP), le groupe français sur l’histoire de l’armement nucléaire (Grefhan), qui a fait appel non seulement à des experts de notre pays, mais aussi à de nombreux spécialistes étrangers (américains, allemands, britanniques et russes). Lire la suite

  p. 195-196

Marc Défourneaux : Guerre des armes, guerre des hommes  ; Éditions Addim, 1994 ; 281 pages - Pierre Morisot

Ingénieur de l’École polytechnique, parachutiste chevronné, écrivain éclectique, l’auteur a tout pour plaire et la contemplation d’une physionomie avenante au dos de la couverture ne peut que confirmer cet a priori favorable. Lire la suite

  p. 196-197

Bernard Lugan : Histoire de la Louisiane française  ; Éditions Perrin, 1994 ; 273 pages - Pierre Morisot

Après une série africaine bien connue et appréciée, Bernard Lugan a traversé l’Atlantique. En fait, il n’en est pas à son premier voyage, puisque la bibliographie signale en œuvre de jeunesse un mémoire de maîtrise relatif au Mississippi daté de 1970. Lire la suite

  p. 197-198

La parfaite connaissance du Sud-Est asiatique et la remarquable pénétration d’esprit de l’auteur le conduisent à s’interroger une fois de plus : le Cambodge sera-t-il la dernière victime de son roi, ce « prince à épisodes et éternels rebondissements » ? Plus de dix ans d’hésitations, d’alliances sans cesse nouées et rompues de conflits et de promesses, loin de ramener la paix ont institutionnalisé un désordre politique, économique et social, source de toutes les convoitises, que l’habileté déclinante de Sihanouk n’est plus en mesure de maîtriser. Lire la suite

  p. 198-199

Revue Défense Nationale - Février 1995 - n° 561

Revue Défense Nationale - Février 1995 - n° 561

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Février 1995 - n° 561

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.