Actions internationales - La doctrine militaire française pour les opération de maintien de la paix
Depuis 1992, la France s’est engagée massivement dans les opérations de l’ONU. La « culture » de l’intervention des armées françaises et une présence permanente dans un certain nombre d’États en vertu d’accords bilatéraux lui ont permis de s’adapter sans difficulté majeure à des situations complexes et inhabituelles.
Cependant, cet engagement réel n’a pas pu contribuer à la résolution définitive des conflits. La nécessité d’élaborer une doctrine spécifique est apparue en fonction d’une problématique nouvelle qui perdure. Les armées françaises qui se destinaient à la guerre se trouvent confrontées désormais à un rôle nouveau où l’humanitaire côtoie le maintien de l’ordre et pour lequel la doctrine militaire reste encore à élaborer. Face au doute sur les capacités de l’ONU à résoudre les crises, il s’agit de définir ce que peut apporter la France par ses forces armées dans le maintien de la paix, en déterminant le but à atteindre, les moyens à utiliser et les propositions à faire pour renforcer la crédibilité de l’ONU.
Des Opérations de maintien de la paix aux résultats inégaux
Depuis 1990, l’influence des grandes puissances ne s’exerce plus de la même façon sur l’Organisation internationale. La désuétude de l’emploi du veto a permis l’évolution des missions de l’ONU, mais le traitement des crises est devenu une donnée importante de la politique étrangère de nombreux États pour lesquels se pose le problème de la légitimité constitutionnelle, politique et culturelle de l’intervention militaire à l’étranger. Aussi, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est établi comme autorité suprême, habilitée à légitimer les interventions militaires au nom du droit et de la paix. Les OMP se sont multipliées, impliquant jusqu’à 40 000 Casques bleus dans les Balkans et près de 30 000 en Somalie. L’action de l’ONU s’est aussi exprimée par un relatif droit d’intervention, toléré dès lors qu’il y avait atteinte aux droits de l’homme, considérée comme une menace contre la paix. Les principes initiaux des opérations de maintien de la paix ont donc dérivé sous la pression de la nécessité, avec une confusion entre l’interposition et l’assistance humanitaire.
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