Débat - Religions et conflits (I)
Ce n’est pas sans réflexions ni interrogations que le conseil d’administration du Comité d’études de défense nationale a choisi de consacrer une journée d’études à ce thème : religions et conflits. D’un côté, tout nous y conduisait, de l’autre tout nous incitait à la réserve. Lire la suite
Merci, cher président, d’avoir évoqué mon appartenance, il y a quelque temps, au Comité d’études de défense nationale ; je garde de ces six années un souvenir vif et chaleureux qui fait que, lorsque vous m’avez sollicité pour intervenir au début de cette journée, j’ai accepté de grand cœur. Mon témoignage n’a pas d’autre ambition que d’apporter quelques éléments de réflexion, d’élucider le rapport entre religion et fondamentalisme, et de poser quelques questions auxquelles le reste de la journée apportera des réponses. Lire les premières lignes
Examiner aujourd’hui le poids du facteur religieux dans la vie politique, c’est s’exposer à mettre en évidence de nombreux paradoxes, si l’on veut bien tenter d’échapper aux lieux communs abusifs sur le retour du religieux, le développement du fanatisme, ou le dépassement de la laïcité. Lire les premières lignes
Le facteur religieux est présent dans les conflits, qui ensanglantent depuis 1991, l'ancienne Yougoslavie. Pour s’en convaincre, il suffit de constater : d'abord, le soutien en tout genre que les Bosniaques musulmans recherchent et obtiennent dans le monde islamique, en présentant leur combat comme une guerre pour la foi ; la sympathie, ensuite, que les Serbes rencontrent dans les pays orthodoxes comme eux, telles la Grèce, la Roumanie ou la Russie ; et enfin, l'engagement actif du Vatican, au début de la crise, pour la reconnaissance des deux seules républiques à majorité catholique de la Fédération yougoslave : la Slovénie et la Croatie. Lire les premières lignes
Repères - Opinions - Débats
L'auteur présente une remarquable synthèse du rapport rédigé par un comité dont le président était M. Jean Picq, conseiller maître à la Cour des comptes. Après l'originalité de l'État en France, est décrite la crise que ce dernier traverse actuellement, puis sont proposés des remèdes que le comité estime urgent et nécessaire d'appliquer. Les Français s'y résoudront-ils ?
Depuis des décennies, l'expression « missions de service public des armées » est essentiellement consacrée à des tâches d'aide, de sauvetage, de lutte contre la pollution, etc. L'auteur nous démontre que les opérations militaires, ordonnées par le pouvoir exécutif, sont aussi des missions de service public, et que la distinction ainsi faite est impropre. Son argumentation est fort judicieuse, mais que faire contre certaines habitudes prises, parfois avec une arrière-pensée ! Lire les premières lignes
En 1991, l'auteur avait publié dans notre revue un article intitulé : « Au-delà de l'an 2000, quelle armée ? ». Il y exposait clairement tous les éléments à prendre en compte, depuis les missions nouvelles jusqu'aux aspects financiers, en passant par la difficile question du service national. Il prolonge ici en quelque sorte sa réflexion en se demandant ce que doit devenir la mobilisation industrielle en fonction des nouvelles données géostratégiques.
L'auteur nous décrit l'état dans lequel se trouve l'armée russe quatre ans après la dissolution de l'Union soviétique. Bien des questions se posent auxquelles l'avenir apportera peut-être des réponses ! Toujours est-il que ce qui se passe en Tchétchénie ne laisse pas de nous inquiéter.
En juillet 1993, Louis Pilandon et Sonia Ben Ouagrham avaient abordé le thème difficile de la conversion de l'industrie militaire en CEI. Deux ans après, cet article très documenté nous décrit les problèmes que pose la reconversion des villes « fermées » de l'ex-URSS, liées étroitement au complexe militaro-industriel soviétique : une tâche dont les modalités ne sont pas aisées à définir, qui requiert une mentalité qui n'est pas celle des Russes, et dont on ne voit pas l'aboutissement !
L'auteur avait déjà évoqué l'évolution du Maroc dans un article très approfondi en février 1994. Dans cet article, il nous donne des informations complémentaires sur les succès remportés, mais aussi sur les difficultés que rencontre le roi Hassan II dans sa politique de démocratisation et d'amélioration des conditions de vie de son peuple.
Alors que beaucoup de pays africains s'enfoncent dans une crise profonde, deux États de l'Afrique australe présentent un bilan satisfaisant. La Namibie et le Botswana donnent ainsi, à leur manière, une réponse encourageante contre I'afro-pessimisme qui inquiète de plus en plus les observateurs politiques. C'est ce que nous démontre l'auteur dans cet article très bien documenté, où l'analyse des facteurs historiques, politiques et économiques permet d'avoir une vue complète des problèmes de cette zone stimulée par la « locomotive » sud-africaine.
Président du groupe d'études sur la démocratie en Amérique centrale à l'Assemblée nationale, l'auteur y séjourne souvent. De fait, il nous apporte régulièrement des informations sur l'évolution politique, économique et sociale du Salvador : ce texte fait suite à ceux que nous avons publiés dans nos livraisons de janvier 1993 et juin 1994. Lire les premières lignes
Le nettoyage ethnique couvre toute attitude, toute politique visant à regrouper sur un territoire donné une population posée comme homogène ; mais qu’est-ce qu’une ethnie ? Elle peut être définie comme tout groupe humain ayant — ou plutôt convaincu d’avoir — une même origine (à la limite les mêmes parents) et perpétuant ce lien par des récits, des rites, un langage entretenant une conscience commune. Une famille, une tribu et aussi certaines nations constituent bien des ethnies. L’ethnologie n’est-elle pas la discipline consacrée aux sociétés froides (Claude Lévi-Strauss), d’avant la colonisation européenne (donc d’avant l’histoire, dans le sens occidental du terme), tandis que la sociologie se penche sur les sociétés chaudes, modernes, issues de l’immense choc de la Renaissance et des Lumières ? Lire les premières lignes
Chroniques
Depuis 1992, la France s’est engagée massivement dans les opérations de l’ONU. La « culture » de l’intervention des armées françaises et une présence permanente dans un certain nombre d’États en vertu d’accords bilatéraux lui ont permis de s’adapter sans difficulté majeure à des situations complexes et inhabituelles. Lire les premières lignes
• « La sécurité du Japon » est l’objet de deux études dans le numéro du printemps 1995 de The Pacific Review, largement consacré aux problèmes de défense en Asie. Le premier article, intitulé « Japan’s Security Agenda in the Post-Cold War Era » est signé de Tsuneo Akaha, directeur du Centre pour les études sur l’Asie orientale à l’Institut des études internationales de Monterey (Californie). Le second, qui fera l’objet d’un commentaire ultérieur, « Japan’s Defense Problematique » est l’œuvre de Barry Buzan, professeur à l’université de Warwick et directeur de projet au Centre de recherches sur la paix et les conflits de Copenhague. Lire la suite
La sérénité qui a présidé aux élections sud-africaines du printemps 1994 a contrasté avec les sombres prophéties formulées par la plupart des experts. Que ce soit dans la poudrière des townships ceinturant Johannesburg ou au Kwazulu-Natal, dans le fief agité des Zoulous de l’Inkhata, la violence politique est tombée à ses plus bas niveaux. Cet « état de grâce » se prolonge aujourd’hui, même si cet apaisement reste à nuancer et si le niveau élevé de criminalité continue à nourrir les statistiques de l’insécurité. Lire les premières lignes
Le Centre d’études d’histoire de la défense a été inauguré à Vincennes le 23 février 1995 par le ministre de la Défense. Son ouverture s’inscrit dans un schéma directeur pour les services historiques dont l’élaboration a retenu deux objectifs essentiels : la mémoire de la Défense doit être vivante, c’est-à-dire faire l’objet d’études, de publications, d’explications, mais elle doit également être accessible au plus grand nombre (dossier Sirpa Actualité n° 9 du 4 mars 1995). Lire les premières lignes
Capable de gérer un nombre important de paramètres, la simulation permet par la modélisation des systèmes d’armes ou des schémas décisionnels d’obtenir une représentation, la plus fidèle possible, des opérations militaires par des hypothèses ou des environnements donnés. Lire la suite
L’histoire de France est riche des inestimables services rendus par la réserve pour protéger notre patrimoine national. La dissuasion nucléaire a transformé le paysage stratégique de notre pays en lui donnant un caractère de sanctuaire et en éloignant virtuellement toute menace globale de nos frontières. Le rôle historique de la réserve est-il remis en cause ? Assurément non, pour deux raisons au moins : d’une part les réserves participent activement à l’esprit de défense, véritable ferment de la cohésion nationale ; d’autre part, des instabilités nouvelles se sont créées qui peuvent toucher le territoire ou déboucher sur des crises extérieures : terrorisme, extrémismes religieux, prolifération nucléaire… Lire la suite
« La victoire ne peut désormais être obtenue que par l’aviation ». Cette parole du général Giulio Douhet en 1921 démontrait pour le moins de la part de son auteur une grande clairvoyance, que les conflits postérieurs n’ont jamais démentie. Dans les crises importantes qui ont vu le jour au cours des dernières années, la supériorité aérienne a été recherchée comme préalable à tout autre mouvement militaire. Instrument privilégié de toute gestion de crise, la puissance aérienne reste la démonstration la plus visible et la plus rapide de la volonté d’un gouvernement. Elle peut permettre de geler instantanément une situation par la menace qu’elle fait peser sur l’adversaire. Elle peut aussi à elle seule faire basculer un rapport de forces. Ainsi, les avions de chasse se trouvent-ils presque toujours en première ligne dès la phase initiale d’une crise. Lire les premières lignes
Au-delà des cérémonies officielles, des démonstrations spectaculaires et des discours, le GIGN a célébré à sa façon ses vingt années d’existence. L’épisode est encore présent dans nos esprits par la magie – presque la malice – de la télévision. Lire la suite
On peut polémiquer longtemps sur le bilan de la politique africaine du président Mitterrand qui vient donc d’achever son second septennat. Il reste qu’à l’issue de ces 14 années on peut constater un certain nombre d’évolutions significatives qui doivent conduire à s’interroger sur l’avenir des relations franco-africaines et tout particulièrement de la politique française de coopération avec l’Afrique. Lire la suite
À l’issue d’un voyage au Bangladesh et en Inde, en mars 1995, la présidente Chandrika Kumaratunga était revenue assurée du soutien total du Premier ministre Rao pour qui la résolution du problème tamoul au Sri Lanka serait un problème de moins pour son pays. Outre les sympathies et complicités dont disposent les séparatistes tamouls au Tamil Nadu, reste posée (et exploitée par le Janata Party de Subramaniam) la question de l’extradition de Velupillai Prabhakaran, commanditaire de l’assassinat de Rajiv Gandhi. Sans illusion sur une issue rapide, mais sûre du désir de paix des populations, tant de la péninsule de Jaffna que du reste du pays, Mme Kumaratunga se montrait persuadée qu’avec des avancées et des reculs, les négociations ne pouvaient que progresser peu à peu. La brutale rupture de la trêve par le LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), le mercredi 19 avril 1995, fut pour elle, et pour l’ensemble du pays, un immense échec. Lire les premières lignes
Un système de positionnement permet à l’utilisateur de connaître ses coordonnées, généralement le triplet longitude–latitude–altitude, par rapport à un système de référence lié à la Terre. À partir de ces indications l’utilisateur peut élaborer les éléments de navigation dont il a besoin : route à suivre, corrections à apporter pour maintenir une position… Lire les premières lignes
Bibliographie
Tous ceux qui, chez nous et au-delà, s’intéressent aux problèmes que posent les relations internationales, connaissent et admirent Pierre Hassner. Il en est en effet, depuis près de quatre décennies, le commentateur très estimé, et cela tant sur le plan événementiel que conceptuel, car il a toujours été partagé – c’est lui qui l’avoue – « entre la passion de l’information quotidienne et la nostalgie d’une vérité qui le dépasserait ». C’est à la recherche de cette vérité qu’il nous convie dans cet ouvrage où il a rassemblé des textes déjà publiés, portant sur les relations entre guerre et politique, ou plutôt entre violence et société, puisque – c’est nous qui l’ajoutons – à notre époque on ne déclare pas plus la guerre qu’on ne conclut la paix, et que la politique, au sens de l’action en vue du bien public, échappe de plus en plus aux gouvernements. Lire la suite
La première édition de L’Irak était parue en 1979, à la veille de l’accession de Saddam Hussein à un pouvoir sans partage. Dans cette seconde version, Philippe Rondot actualise les deux premiers chapitres, présentation du pays et de son histoire ; il consacre les deux suivants, avec une clarté et une précision admirables, au règne de Saddam. Lire la suite
Quatre chercheurs et enseignants passent ici en revue l’univers politique par ordre alphabétique, d’« absolutisme » à « vote » : plus de 300 rubriques, chacune signée des initiales de l’auteur responsable et accompagnée de références bibliographiques. Dominent les C et P, ce qui permet au lecteur serein de passer de « consensus » à « pacifisme », et au belliqueux de « coup d’État » à « putsch ». Comme le précise l’avant-propos après le titre, l’ouvrage couvre deux domaines « distincts bien que liés » : celui des concepts, celui des institutions. Un système astucieux de sous-entrées et de renvois permet pour l’essentiel d’éviter les répétitions, risque évident dans une telle entreprise. Lire la suite
Gérard-François Dumont est un auteur fécond : il en est à son quinzième livre en vingt ans et c’est le quatrième que nous commentons ici. En 1991, Le festin de Kronos (Fleurus) était un essai talentueux, traduit en plusieurs langues, sur les évolutions socio-démographiques en Europe, et un plaidoyer pour une vraie politique de la famille. En 1992, Démographie (Dunod) exposait de façon pédagogique les méthodes de la science démographique et, en 1993, Économie urbaine (Litec) analysait les questions d’aménagement du territoire et d’urbanisation. Ce dernier livre vient d’être primé par la Société de géographie. Lire la suite
Conseiller d’État honoraire, directeur de la population et des migrations de 1958 à 1971, Michel Massenet nous propose un bilan de la politique de l’immigration suivie depuis trente ans. Une critique serrée des statistiques de l’Insee lui permet de montrer que « le stock » des étrangers et les flux d’entrée sont plus élevés que ne l’indiquent les chiffres officiels. Il estime que 800 000 étrangers ont échappé au recensement de 1990 et qu’après naturalisation de 2,4 millions d’immigrés, il reste au moins 4,2 (et non 3,6) millions d’étrangers en France, dont 50 % vivent d’allocations sociales. L’analyse des flux montre que les Algériens ne sont pas 604 000 mais 1 373 000 ! Ainsi importe-t-on des chômeurs et des exclus. Lire la suite
Surnommé le plus français des journalistes britanniques, Charles Hargrove, ancien correspondant du Times à Paris, a écrit cet ouvrage directement dans la langue de Molière. L’auteur nous livre une analyse détaillée sur la vie d’Elisabeth II, non seulement sur la reine d’Angleterre qui a connu des centaines de chefs d’État et visité pratiquement tous les pays de la planète, mais aussi sur « cette femme ordinaire dans une situation extraordinaire », « triomphe des vertus bourgeoises » maniaque du détail, passionnée de chiens et surtout de chevaux, dont le sang-froid n’a jamais été pris en défaut. « La femme la plus célèbre du monde » vit son métier de reine avec un enthousiasme sans faille et l’exerce avec une grande conscience de ses responsabilités. Au fond d’elle-même, elle se sent cependant très attachée à une Angleterre rurale en voie de disparition et de plus en plus éloignée de la nation des « yuppies » et des « méritocrates » de Margaret Thatcher ou de John Major. Lire la suite
Spécialiste de l’histoire des colonies et du monde arabe, le professeur Jacques Frémeaux (Paris IV) avait publié aux Puf en 1991 une étude remarquée sur La France et l’islam depuis 1789. Il approfondit aujourd’hui cette recherche sur les rapports franco-arabes depuis 1958, qu’il analyse sous l’angle de la sécurité de la France. Les lecteurs de Défense Nationale apprécieront cette approche par la sécurité, que l’auteur ne limite pas aux aspects militaires, mais qu’il élargit justement aux problèmes de la croissance économique, de la suffisance énergétique, de la coopération dans les armements, de l’identité nationale, et qu’il replace dans le cadre de l’évolution Est-Ouest, de l’échec du socialisme et de la construction européenne. Lire la suite
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