Défense en France - Les services historiques et l'ouverture du centre d'études d'histoire de la défense
Le Centre d’études d’histoire de la défense a été inauguré à Vincennes le 23 février 1995 par le ministre de la Défense. Son ouverture s’inscrit dans un schéma directeur pour les services historiques dont l’élaboration a retenu deux objectifs essentiels : la mémoire de la Défense doit être vivante, c’est-à-dire faire l’objet d’études, de publications, d’explications, mais elle doit également être accessible au plus grand nombre (dossier Sirpa Actualité n° 9 du 4 mars 1995).
Les Services historiques de la Défense
C’est au château de Vincennes que, depuis Philippe Auguste, se confondent l’histoire et la mémoire de l’État, de la Nation et de son armée. Philippe Auguste a fait de Vincennes l’une des résidences de la cour et un centre de gouvernement. Plus encore, c’est lui qui fonda le Trésor des Chartes, pour conserver et se servir des archives royales. « L’histoire de la défense, c’est celle des doctrines et des idées ; celle des forces, des armes, des institutions ; celle des hommes et de la société militaire. C’est aussi l’histoire de nos victoires et de nos défaites, des moments de lumière, mais aussi des moments d’obscurité pour notre pays. C’est, au premier chef, l’histoire des conflits, parce que l’histoire de l’homme, c’est aussi l’histoire de sa violence » (Allocution de François Léotard, ministre d’État et ministre de la Défense, lors de l’inauguration). Elle est fondée, en premier lieu, sur l’exploitation des archives, qui sont la marque et la trace de « ce bruit et de cette fureur ». Les services historiques de nos années y contribuent : c’est leur mission principale.
La formation des archives du ministère de la Défense demeure liée à la spécialisation des secrétaires d’État dont la compétence était, à l’origine, territoriale. L’usage confiera dès 1570 le « dépôt de la guerre » au plus ancien des secrétaires. Richelieu ordonnera en 1637 à son secrétaire d’État chargé des Affaires de la guerre la réalisation du premier ensemble privé d’archives, imité en 1680 par Colbert qui ordonnera que les archives de la Marine soient constituées en séries continues. En 1688, Louvois, ministre de la Guerre de Louis XIV, donnera un tour décisif en demandant le regroupement des archives de la guerre en un seul lieu. Transféré plus tard dans les combles de l’Hôtel national des Invalides, le « dépôt de la guerre » deviendra un lieu public ouvert aux historiens. La Section historique de l’État-major de l’armée, instituée en 1881, deviendra Service historique en 1919 et s’installera à Vincennes en 1948 ; il est un des plus anciens services d’archives de la France moderne. Dépositaire des archives de l’Armée de terre, chargé de certaines études à caractère historique, il est le gardien des traditions de son armée. En tant que service d’archives, il gère celles de l’Armée de terre, mais aussi celles du Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), de l’administration centrale du ministère de la Défense, des services communs aux trois armées et de la Gendarmerie. Service historique à la disposition du ministre de la Défense, des officiers généraux Chef d’état-major des armées (Céma) et Chef d’état-major de l’Armée de terre (Cémat), il exploite ses archives et effectue recherches et études au profit de l’institution militaire.
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