« L’espace est absolument nécessaire à la défense de la France et de l’Europe » a déclaré M. Charles Millon, ministre de la Défense, à l’occasion du lancement du satellite d’observation militaire Hélios 1A, le 7 juillet dernier, depuis la base guyanaise de Kourou. La maîtrise des technologies spatiales revêt, en effet, aujourd’hui une importance aussi stratégique que celle de l’arme nucléaire au début des années 1960. Elle offre la capacité de savoir et donc d’anticiper.

Les leçons tirées de la guerre Iran-Irak puis du conflit afghan, ainsi que la nécessité de mieux connaître le potentiel des États du Pacte de Varsovie, ont motivé la décision de mettre en œuvre un système d’observation spatiale de défense à la hauteur des ambitions de la France. Le lancement du premier satellite Spot en 1986 a permis de confirmer l’intérêt et d’apprendre l’utilisation, à des fins militaires, des images satellitaires.

L’importance de la reconnaissance spatiale a été illustrée, notamment lors du conflit du golfe Persique, par la suprématie dans le domaine du renseignement des pays disposant de capacités d’observation satellitaire. Pour reprendre les termes du directeur du renseignement militaire, « la possession d’images satellitaires de haute résolution constitue un élément de crédibilité diplomatique et militaire, car elle autorise une plus grande autonomie d’appréciation des situations, donc de décision ». Les satellites d’observation sont de véritables instruments de souveraineté, permettant de prévenir, de contenir et de résoudre les crises.