Avec la mutation que connaissent, à l'ère des missiles, les moyens de détection et de guidage, la guerre électronique a pris une dimension nouvelle, révélée par la guerre du Vietnam et le récent confit du Moyen-Orient. Ce n'est plus un phénomène marginal mais une réalité de tous les jours et c'est, en outre, un mode d'action privilégié dans la « conduite des crises ». Un premier article sera consacré aux modes d'action de la guerre électronique en partant de l'analyse des domaines d'application de l'électronique aux Armées et des vulnérabilités qui en résultent. Un second article s'attachera plus particulièrement aux finalités de cette forme de guerre et aux règles à respecter par le commandement pour lui donner son efficacité maximum.
La guerre électronique, une réalité majeure (I)
Le quatrième conflit israélo-arabe a mis à la mode la guerre électronique, notamment avec les SAM 6 et les SAM 7 et les efforts déployés par les Israéliens pour les neutraliser.
Pourquoi cet intérêt soudain, alors que, pour les spécialistes, la guerre électronique remonte à plus d’un demi-siècle ? On sait par exemple l’avantage que l’écoute des réseaux russes a donné aux Allemands au moment de la bataille de Tannenberg, épisode dramatique dont Soljénitsyne a fait le centre de son roman « Août quatorze ».
L’histoire de la Deuxième Guerre mondiale n’est pas moins fertile en exemples variés de guerre électronique : les manœuvres de déception effectuées par les Japonais sur leurs réseaux de transmissions radio-électriques avant l’attaque de Pearl Harbor, l’emploi par les belligérants de leurres destinés à perturber les radars et connus à l’époque sous le nom de Windows, ou encore le brouillage des fréquences de guidage des bombes planantes allemandes, etc. Plus récemment, la guerre du Vietnam a illustré l’importance de la guerre électronique dans le duel opposant les systèmes d’armes sol-air aux avions. L’emploi judicieux et très coordonné des différents moyens tels que les brouilleurs de barrage, brouilleurs ponctuels et leurres variés a permis de réduire à moins du dixième de sa valeur l’efficacité de la défense aérienne nord-vietnamienne.
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