L’auteur revient sur le lent aggiornamento qui a permis de replacer en France les questions de renseignement au cœur de la recherche universitaire, d’en moderniser la pratique institutionnelle au sein de l’exécutif et d’en valider les résultats au plan parlementaire.
Postface
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The author returns to the Lent aggiornamento which permitted the replacement of questions of intelligence in the heart of university research in France, the modernization of institutional practices within the executive, and the validation of the results of the parliamentary plan.
Services secrets, universités et Livre blanc
Contrairement aux pays anglo-saxons où les universitaires s’étaient intéressés depuis longtemps à l’étude des services secrets, au début des années 1990, la France se distinguait encore par le nombre restreint de recherches et d’enseignements consacrés à ce sujet. Après avoir présidé la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN) et rejoint l’Université de Marne-la-Vallée pour enseigner dans des DESS « Information et sécurité » et « Ingénierie de l’intelligence économique », j’ai dirigé pendant trois années un séminaire de recherches sur « Le renseignement à la française ».
Il s’agissait de répondre aux évolutions rapides, et souvent radicales, du monde contemporain et aussi de montrer qu’on pouvait modifier en profondeur les « représentations » du renseignement par des échanges transdisciplinaires dans les milieux intellectuels, administratifs et politiques. Trop de tabous et de non-dits, trop d’amalgames, de préjugés et de réticences, trop de jugements biaisés par des considérations idéologiques ou politiciennes dominaient encore dans l’opinion. Et cependant, on disposait déjà d’excellents documents, comme certains mémoires de grands témoins ou comme diverses enquêtes de grande qualité réalisées par des journalistes de talent (1). On pouvait même trouver dans des romans, des films d’espionnage ou des documentaires pour la télévision, des fictions très proches de la réalité historique (2). Mais dans l’enseignement supérieur, le sujet ne méritait pas d’être traité au même niveau que les relations internationales, les sciences politiques, la sociologie ou l’économie.
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