L’Alliance atlantique et l’Otan, 1949-1999, un demi-siècle de succès
En mars 1999, à l’occasion du 50e anniversaire de l’Alliance atlantique, M. Pierre Pascallon a organisé, avec le club Participation et Progrès, qu’il préside, un colloque à l’Assemblée nationale. Ce sont les actes de ce colloque, qui réunissait près de quarante intervenants, que ce livre présente. L’anniversaire, célébré plus solennellement à Washington un mois plus tard, tombait fort mal, pour cause de Kosovo, mais fort bien si l’on se reporte à la conjoncture générale : dix ans écoulés depuis la chute du mur, c’est assez pour que l’on mesure le bouleversement de la situation stratégique de l’Europe et les changements de structure et de concept que l’Alliance élabore pour y faire face.
Impossible de citer ici tous les auteurs qui le méritent et de rendre compte des points de vue divers qu’ils adoptent. Choisissons donc. Le rappel historique, qui constitue la première partie, bénéficie du concours de quelques grands témoins : les ambassadeurs Burin des Roziers et de Rose, et M. Pierre Messmer, auquel il revenait d’évoquer la sortie de la France de l’organisation intégrée.
Au chapitre des structures, on trouvera présentées la réorganisation des commandements et la gestation laborieuse des GFIM. L’ambassadeur Gabriel Robin y traite, avec la vigueur que les lecteurs de notre revue lui connaissent, des deux défis auxquels l’Otan est confrontée : son élargissement vers l’Est, le changement de ses missions, passant de la défense au maintien de la paix.
Sous le titre Aspects bilatéraux, signalons une stimulante étude de Philippe Grasset sur « l’isolationnisme psychologique » aux États-Unis. Où l’on voit que « l’attitude intime » des Américains pèse sur la politique étrangère de l’Amérique et explique, pour une bonne part, son aspect « erratique ».
La quatrième partie aborde les relations, complexes par nature, de l’Otan et des différentes organisations de sécurité, dont les sigles sont propres à rebuter le badaud. UE et Pesc, IESD, UEO, PPP, CPEA, ONU, il y a de quoi causer.
Pierre Pascallon, qui a ouvert le débat par une introduction claire, le ferme par une postface consacrée au sommet de Washington, et enrichit le livre d’annexes précieuses. On y trouve, à côté d’une chronologie utile, les documents essentiels : le traité fondateur, l’évolution du concept stratégique (Rome 1991, Berlin 1996, Washington 1999), mais aussi les traités européens (Bruxelles, Maastricht, Amsterdam) et leur lente mise en œuvre (déclaration de Petersberg 1992, sommet franco-britannique de Saint-Malo 1998, conseil de Cologne 1999). L’assemblage d’une documentation précise et des commentaires de spécialistes reconnus fait de cet ouvrage un manuel indispensable à l’amateur. ♦