Passée « la porte de Chine », lieu symbolique et géographique à la frontière sino-tonkinoise, l’auteur nous entraîne dans l’histoire de l’« Indo-chine » (trait d’union entre l’Inde et la Chine) coloniale. Dans son prologue, il nous présente les Indochinois comme les « Français d’Asie, toujours beaux, jamais vulgaires » et « les filles de là-bas sont des bijoux ; les soldats de notre corps expéditionnaire en savent quelque chose ».

Philippe Héduy a aussi écrit un livre sur l’Algérie française qu’il compare souvent au Vietnam en révélant sa préférence et l’attachement pour ce dernier et en faisant référence à tous ceux qui y ont connu la vie et les combats. « Cette rencontre de deux peuples est une histoire d’amour qui dure toujours », et les « 20 000 Vietnamiens en France sont mieux assimilés que les autres peuples de l’ancien empire ».

Les Américains – hors période – sont cités, fuyant Saïgon, le drapeau étoilé sous le bras de leur ambassadeur !

Cet ouvrage volumineux est avant tout un livre d’histoire auquel le lecteur peut se référer pour mieux connaître ou découvrir une période relatée dans les moindres détails, parfois cocasses : « l’Occidental, avec sa soi-disant sensibilité mise à rude épreuve par les têtes coupées, tradition asiatique millénaire, présentait celles d’artilleurs empoisonneurs exposées comme des pots de fleurs en scène pittoresque illustrant les cartes postales envoyées à la métropole ». Enfin, entre les premiers missionnaires, marins et marchands, le père Alexandre de Rhodes évangélisant « à tour de bras » et transcrivant phonétiquement le vietnamien créant le Quoc Ngu, en passant par les conflits avec la Chine et le Japon, jusqu’à la guerre d’Indochine, Diên Biên Phu et le retrait de la France, ce sont trois cents ans d’aventure humaine vécue par des générations de Français et d’autochtones. ♦