La guerre israélo-arabe d’octobre 1973 – Une nouvelle donne militaire au Proche-Orient
Le 6 octobre 1973, une nouvelle guerre israélo-arabe embrase le Proche-Orient. Pour la première fois dans son histoire tourmentée, l’État hébreu est surpris par une attaque des armées égyptiennes et syriennes. « L’invincible » Tsahal, habituée aux succès faciles et rapides, est mise en difficulté, puis parvient à redresser une situation délicate après une manœuvre audacieuse d’encerclement de la 3e armée égyptienne. Trois semaines plus tard, les Américains et les Soviétiques réussissent à imposer un cessez-le-feu. Les données géostratégiques sont alors à nouveau bouleversées dans cette poudrière du globe.
Vingt-six ans après les faits, l’historien Pierre Razoux analyse les paramètres qui ont suscité de nombreuses interrogations et alimenté des controverses. Parmi celles-ci : la genèse d’un conflit prévisible (en particulier le facteur déstabilisant inhérent à la communauté palestinienne), le plan de bataille arabe caractérisé par des objectifs limités et centré sur la traversée du canal de Suez, l’échec du renseignement israélien, l’évolution de la crise régionale et l’implication des grandes puissances. L’aspect militaire est décrit avec une très grande précision dans les différentes phases de la guerre et la présentation des opérations aériennes et navales. Le chapitre le plus intéressant concerne toutefois celui qui est consacré aux enseignements tirés : l’échec de la ligne Bar-Lev, les limites de la guerre éclair, l’impact de la haute technologie, l’importance toujours décisive du facteur humain, la nécessité d’une coopération interarmes et interarmées, le rôle majeur de l’arme blindée et du génie, la prise en compte de la menace NBC et le poids de la logistique. En conclusion, l’auteur présente ce « conflit charnière » comme une victoire militaire pour les Israéliens, un succès politique pour les Arabes et une percée diplomatique pour les Américains.
Docteur en histoire, Pierre Razoux est membre de la commission française d’histoire militaire. Ce spécialiste reconnu des guerres israélo-arabes a notamment représenté la France lors du symposium international qui s’est déroulé à Washington en octobre 1998, à l’occasion de la célébration du vingt-cinquième anniversaire de la guerre du Kippour. Cet ouvrage, qui est une version abrégée de sa thèse de doctorat, constitue la première synthèse publiée sur le sujet depuis la fin de la guerre froide. Il apporte au lecteur de nouveaux éléments de réflexion, à l’heure où la question des relations israélo-arabes occupe toujours le devant de la scène internationale. ♦