C’est en prenant conscience des progrès considérables réalisés dans la technologie des capteurs optroniques dans le spectre visible et l’infrarouge non refroidi que l’on mesure le champ opérationnel ouvert non seulement à la surveillance, la protection mais aussi à la recherche et au guidage d’engins variés. Une technologie stratégique est née et la France est bien placée pour en tirer bénéfice.
L’optronique, un nouvel acteur du renseignement, discret mais omniprésent et stratégique
Optronics, the New Actor of Intelligence- Discreet, but Omnipresent and Strategic
By becoming conscious of the considerable progress realized in the technology of optronic sensors in the visible and un-cooled infrared spectrums new opportunities allow us to openly measure the operational battlefield not only for surveillance and protection, but also for research and various device testing. Strategic technology is born in France and well placed to draw benefits.
Dans l’infrarouge comme dans le visible, la maîtrise de la conversion de photons en électrons est récente et plus l’est encore sa transformation en signaux numériques susceptibles de traitements. Principalement née de tâtonnements militaires, cette technologie a connu une soudaine explosion dans le domaine civil qui a fait s’effondrer les coûts de certains segments, principalement dans le spectre visible, mais aussi dans l’infrarouge non refroidi. Notre univers est désormais peuplé de capteurs optroniques qui nous surveillent, préviennent les collisions, mettent en route et arrêtent nos systèmes, relèvent nos excès de vitesse, équipent nos reporters et les équipes tournage de nos séries télévisées, mémorisent nos vacances et nos fêtes de famille. Bien entendu, le monde militaire n’échappe pas à cette dépendance, bien que les responsables politiques comme les états-majors n’aient pas pleinement pris conscience du caractère stratégique des ressources dans ce domaine.
Une technologie nouvelle, en évolution continue
Le terme optronique recouvre un ensemble des technologies permettant de transformer des photons en une perception opérationnelle de l’environnement. Très schématiquement, un système optronique comporte quatre étages : une entrée optique de lentilles et/ou de miroirs permettant de capter le flux de photons nécessaire ; un « détecteur » qui transforme ces photons en un signal numérique, dont la technologie varie selon la partie du spectre électromagnétique utilisée ; un ensemble de traitements numériques visant à améliorer l’image et, éventuellement, à la « comprendre », c’est-à-dire en tirer les informations caractéristiques ; enfin un étage d’exploitation, le plus souvent par visualisation au profit d’un opérateur, mais de plus en plus fréquemment par livraison des informations à un « effecteur » : guidage d’un missile, commandes d’un robot, transmission d’une alerte, etc.
L’objet technologique central d’un « imageur » optronique est le détecteur, qui diffère selon qu’on opère dans le spectre visible (c’est le cas par exemple des appareils photo du commerce), dans le proche infrarouge (systèmes permettant l’observation à bas niveau de lumière) ou encore dans les bandes infrarouges plus éloignées (observation nocturne ou détection de sources chaudes en observation diurne). Les détecteurs ne cessent de s’améliorer en performances (sensibilité et définition) et de baisser en coûts d’acquisition comme de soutien. L’accès à ces détecteurs est central pour la maîtrise de l’optronique et notre pays est bien placé dans ce domaine.
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