À l’examen qu’en fait l’auteur, le rapport sénatorial sur la maritimisation révèle la dimension accrue des enjeux géopolitiques et géoéconomiques des océans dans la mondialisation. Il mesure les atouts et les responsabilités maritimes du pays ainsi que les moyens navals à consacrer à la protection de nos zones économiques exclusives, de nos outremers et de nos flux maritimes vitaux.
« Maritimisation : la France face à la nouvelle géopolitique des océans »
Maritimization: “France Faced with a New Geopolitics of Oceans”
With the examination that the author makes, the senate report on maritime territory reveals the accumulated dimensions of geo-political and geo-economic issues of oceans in globalization. He measures the advantages and maritime responsibilities of the country, as well as the maritime means to consecrate to the protection of our exclusive economic zones, our overseas territory, and our vital maritime areas.
La Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat a décidé, à l’initiative de son président, M. Jean-Louis Carrère, d’engager une réflexion de fond sur les enjeux de défense nationale, apportant ainsi une contribution à la réflexion sur la révision du Livre blanc sur la sécurité et la défense nationale. Les groupes de travail constitués à cet effet ont rassemblé des parlementaires de toutes tendances qui ont travaillé et réfléchi ensemble sur des sujets qui, à l’évidence, dépassent les clivages partisans.
Le rapport d’information des sénateurs Lorgeoux et Trillard *, déposé le 17 juillet dernier, s’intéresse à la « maritimisation ». La mondialisation s’est en effet traduite par une montée en puissance des enjeux maritimes aussi bien en termes de flux que de ressources. L’importance économique, diplomatique, écologique croissante des espaces maritimes dans la mondialisation fait plus que jamais de la mer un espace stratégique, grâce auquel un État peut rayonner et affirmer sa puissance sur la scène internationale. En 2008, la Commission sénatoriale avait eu le sentiment que le Livre blanc, sans méconnaître ces enjeux, n’en avait sans doute pas mesuré toute l’actualité et l’acuité. C’est la raison pour laquelle, elle a constitué un groupe de travail sur ce thème, dans lequel problématiques civiles et militaires se trouvent étroitement imbriquées.
Géopolitique des terres et géopolitique des mers
La géopolitique des terres doit désormais être fondée sur une géopolitique des mers, par une approche partagée du continuum mer/terre. Dès 1969, Charles de Gaulle l’affirmait : « L’activité des hommes se tournera de plus en plus vers l’exploitation des mers que les ambitions des États chercheront à dominer afin d’en contrôler les ressources ». Quarante-trois ans plus tard, cette déclaration est devenue une réalité.
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