La démocratie est restaurée à Athènes ; elle demeure toutefois menacée comme l'a encore montré la découverte en février dernier du « complot de droite ». Il reste maintenant au gouvernement de M. Caramanlis à régler le conflit chypriote et le contentieux gréco-turc. Son pays qui vient de quitter l'Otan et veut réduire sa dépendance vis-à-vis de Washington peut-il trouver un appui du côté de l'Europe ?
La Grèce démocratique, nouveau partenaire pour l'Europe
Les Grecs trouvent qu’ils ont payé cher pour être débarrassés de la dictature : 40 % du territoire chypriote occupé par les Turcs et 200 000 Grecs chypriotes réfugiés dans la partie sud de l’île. C’est au prix de ce désastre extérieur que s’est écroulée, sans effusion de sang, une dictature qui avait déjà duré sept ans et dont personne n’osait prédire la fin. S’il n’y avait pas le drame de Chypre, on pourrait dire que la chute de la dictature a été une « divine surprise ».
Certes, la dictature grecque a été assez modérée. Le coup d’État du 21 avril 1967 s’est déroulé d’une manière relativement « propre » et aucune condamnation à mort pour raisons politiques n’a été exécutée pendant cette période d’arbitraire, mais les arrestations, les déportations et les tortures, hélas répandues, créaient un climat de peur et d’humiliation. D’humiliation surtout pour un peuple fier d’avoir, comme le veut le cliché, « inventé la démocratie ».
Il est encore trop tôt pour écrire un bilan sans passion de la dictature militaire, mais il faut reconnaître qu’elle n’a pas eu que des aspects négatifs.
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