Conférence du ministre de l’Industrie et de la Recherche, le 10 mars 1975, devant l’Institut des hautes études de défense nationales (IHEDN), un auditoire qui rentrait précisément d’un voyage d’études au Moyen-Orient. Lire la suite
Le monde change sous nos yeux, mais pouvons-nous apercevoir les courants profonds qui y sont à l'œuvre et les distinguer de l'écume des jours ? Sur ce thème qui lui est familier et qu'il aborde chaque année devant les auditeurs de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), André Fontaine, rédacteur en chef du journal Le Monde, nous livre ici le fruit de ses observations et de sa réflexion. Lire les premières lignes
Notre politique de défense est discutée à l’intérieur comme à l’extérieur de notre pays ; mais elle semble mieux comprise à l’extérieur qu’à l’intérieur. Elle a longtemps irrité les Américains. Ils s’y sont habitués, puis intéressés. Ils semblent maintenant comprendre qu’elle ne leur est pas défavorable et ils ont pour elle de la considération. Les Soviétiques l’ont très vite approuvée parce qu’elle constituait un élément favorable pour leur propre politique de détente. Les pays européens de l’Ouest nous la reprochent, parce qu’ils envient l’indépendance qu’elle nous donne. Les pays européens de l’Est nous approuvent pour la même raison. Lire les premières lignes
La Chine vient de se doter d'une nouvelle Constitution qui consacre la primauté du Parti. L'armée est rentrée dans le rang, les séquelles de l'affaire Lin Piao semblent liquidées. L'opération a été conduite de main de maître. La stabilité et la pérennité du régime sont-elles pour autant assurées ? Sachons gré à l’auteur de nous apporter des éléments de réponse prudents et objectifs à cette question. S’il s'est borné, in fine, à un bref aperçu de la politique extérieure de la Chine, c'est que cet aspect important de la réalité chinoise sera développé dans un prochain article.
Après avoir été porté au pinacle, Henry Kissinger est aujourd'hui en butte aux critiques de ses compatriotes. Le « magicien de la paix » ne suscite pas moins de scepticisme dans certaines capitales étrangères où l'efficacité de sa méthode des « petits pas » est mise en doute. Mais la connaît-on bien ? En a-t-on saisi le sens profond ? Son étude est entreprise ici par l'auteur, à l'aide des trois cas concrets constitués par le Vietnam, le Proche-Orient et Chypre. Il démonte ainsi le mécanisme de cette sorte de « chorégraphie de la négociation » dont la philosophie est finalement plus profonde qu'il n'y parait. Lire les premières lignes
Pendant un peu plus d'une décennie après sa décolonisation, l'Afrique a connu une certaine stabilité. Mais les structures institutionnelles laissées par les anciens colonisateurs et liant à eux les États émancipés n'ont pas résisté à la volonté des Africains de se regrouper dans l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour une défense plus dure de leurs intérêts et pour parachever la décolonisation. La doctrine algérienne sur le développement, la crise pétrolière et l'éclatement de l'empire portugais ont précipité, depuis 1973, cette évolution. De nouveaux pôles de puissance apparaissent en Afrique et le décalage s'accentue entre possesseurs et non possesseurs de ressources. La naissance de la nouvelle Afrique risque de se faire dans les convulsions.
Par son régime d'apartheid, l'Afrique du Sud parait défier l'évolution en cours dans le reste du monde. Mais l'Afrique du Sud c'est aussi une position stratégique unique et un capital de ressources, notamment en or et en uranium, fabuleux. Au moment où les « provinces » portugaises qui la jouxtent vont faire place à des États noirs indépendants, où le pouvoir « minoritaire » blanc de Rhodésie devra prochainement composer avec les nationalistes noirs, les 4 millions de Blancs d'Afrique du Sud pourront-ils continuer de faire face aux 16 millions de Bantous qui les entourent ou sauront-ils, au contraire, édifier avec eux une société multiraciale paisible et prospère ? Pour les uns dernier bastion d'un colonialisme abhorré et anachronique, pour les autres ultime rempart où se joue le destin de l'Occident, l'Afrique du Sud est arrivée aujourd'hui, comme l'affirmait récemment son Premier ministre, à la croisée des chemins. Lire les premières lignes
La démocratie est restaurée à Athènes ; elle demeure toutefois menacée comme l'a encore montré la découverte en février dernier du « complot de droite ». Il reste maintenant au gouvernement de M. Caramanlis à régler le conflit chypriote et le contentieux gréco-turc. Son pays qui vient de quitter l'Otan et veut réduire sa dépendance vis-à-vis de Washington peut-il trouver un appui du côté de l'Europe ? Lire les premières lignes
La hantise croissante des agressions dont l’environnement est victime du fait des activités humaines en développement inéluctable a fait naître la crainte de voir le climat même de la terre menacé de détériorations dramatiques. Cette crainte se traduit par des prophéties qui vont de l’annonce de la proximité d’un nouvel âge de glace à une désertification totale de la planète. Certains pensent même que l’homme a déjà commencé à modifier involontairement le climat de certaines régions du globe et que, par exemple, la situation dramatique du Sahel Ouest-Africain, frappé depuis plusieurs années d’une sécheresse anormale, en est une conséquence. Lire les premières lignes
Chroniques
Dans une conférence de presse donnée à l’issue du Conseil des ministres du 4 mars 1975, le ministre de la Défense, M. Yvon Bourges, et son secrétaire d’État, le général Bigeard, ont donné connaissance des décisions concernant les armées et le commandement qui venaient d’être adoptées par le gouvernement. Il s’agit, a dit le ministre, d’une première série de mesures faisant partie d’un plan d’ensemble qui sera mis en œuvre dans les prochains mois. Elles portent sur l’organisation du commandement, la condition militaire et l’exécution du service national. Lire la suite
Bibliographie
Voici un livre qu’il faut saluer comme l’une des manifestations du réveil d’une pensée militaire française qui semblait jusqu’ici léthargique et comme anesthésiée par le conformisme. Un livre courageux par ailleurs, puisque son auteur n’hésite pas à entreprendre la démolition énergique de l’édifice imposant, et selon lui inefficace, du corps de bataille et de sa doctrine d’emploi, autrement dit deux tabous révérés par l’état-major et dont la religion est enseignée dans nos écoles supérieures de guerre. Lire la suite
Les troubles qui éclatèrent en 1964 à l’Université de Berkeley firent écho aux deux problèmes majeurs auxquels les États-Unis se trouvaient alors confrontés, l’intégration des Noirs et la guerre du Vietnam. Deux ans plus tard, l’agitation avait gagné l’Université de Berlin-Ouest, et elle entendait mettre en cause la société occidentale elle-même. 1968 porta le phénomène gauchiste à l’incandescence, et, depuis, il est devenu un facteur politique dont on ne peut faire abstraction. Lire la suite
« Ils se disaient qu’il fallait changer le monde. Ils ne savaient pas encore comme c’est lourd et mou, le monde ». Cette phrase de Paul Nizan ouvre le livre que M. Jean Rabaut consacre à ceux qui, à l’extrême de l’extrême-gauche, dans l’anarchisme ou derrière celui qu’ils appelaient « le Vieux » – il s’agissait de Trotsky – tentèrent dans d’innombrables groupuscules de modifier le cours de l’histoire. M. Rabaut a milité dans les rangs de cette minorité fractionnée en cent tendances. Mais il ne se contente pas d’évoquer ses souvenirs. Il a interrogé des survivants ; il a relu beaucoup de textes qui, depuis, ont sombré dans l’oubli ; il présente des documents inédits. Lire la suite
Ce petit recueil de souvenirs, qui couvre essentiellement la période d’entre les deux guerres en la débordant quelque peu de part et d’autre, est sans prétention. Claude Popelin ne s’imagine pas avoir joué un grand rôle dans la vie politique de notre pays à cette époque. Mais il en a été cependant un observateur bien placé et fort avisé. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’a jamais voulu prendre parti. Au contraire. Lire la suite
S’il n’y avait pas le titre de la collection et la mention en petits caractères « Science administrative » qui l’explicite, on pourrait rester perplexe devant la nature du sujet choisi par Robert Catherine et Guy Thuillier. En fait, il s’agit d’une sorte de mémento, qui passe en revue les motivations, dans l’exercice de leur métier, des agents de la puissance publique. À quels impératifs obéissent-ils ? De quelles vertus doivent-ils faire preuve ? Quels sont leurs devoirs vis-à-vis de l’État et vis-à-vis des administrés ? Lire la suite
Livre d’histoire immédiate, comme le précisent eux-mêmes les auteurs, Israël : la mort en face se recommande non seulement parce qu’il est un ouvrage vivant et agréable à lire mais aussi parce qu’il est susceptible d’apporter à tous ceux qui veulent comprendre l’année critique de l’histoire d’Israël, celle de la guerre du Kippour (1973), une documentation et un ensemble de témoignages de nature à alimenter leur réflexion. Lire la suite
Voici un excellent livre de réflexions sur la Chine, œuvre non pas d’un « voyageur-homme politique » mais d’un témoin compétent. Pas de prestidigitation ni de canular à partir d’anecdotes mais une étude profonde à la hauteur de la pérennité chinoise. Lire la suite
Le conflit du Moyen-Orient a été l’objet de nombreuses études, tant dans son aspect global qu’en fonction des aspirations de l’un ou de l’autre de ses protagonistes. Le livre de Jean-Pierre Derriennic n’en est pas moins « neuf ». C’est en effet la première fois que ce conflit est analysé avec un tel souci méthodologique de la complexité des causes et de la pluralité des perspectives, souci dans lequel apparaît l’influence de Raymond Aron. « Une des caractéristiques principales du conflit israélo-arabe depuis 1947, et même à certains égards depuis 1917, est que les parties qui y sont le plus directement impliquées ont fortement tendance à rechercher des alliés extérieurs, et parviennent avec une efficacité assez grande à les faire participer au conflit. Lire la suite
Robert Jungk est encore peu connu en France. Dans son pays, et dans le monde anglo-saxon, son influence est par contre considérable dans le domaine – cependant abondamment défriché au cours de ces dernières années – de la futurologie. Lire la suite
De l’histoire à la prospective est une brillante application des connaissances historiques à l’exploration de l’avenir. Pierre Chaunu est un des fondateurs de ce que l’on est convenu d’appeler l’histoire sérielle, c’est-à-dire une histoire qui s’efforce à une quantification totale de l’économie, de la réalité sociale et des faits de culture. Ce livre est un plaidoyer pour l’histoire et une défense et illustration de la vie. Il a semblé à l’auteur qu’une meilleure intégration d’une histoire scientifique à la culture des responsables de l’information et de la décision permettrait de réduire les à-coups et de corriger les prospectives erronées qui commandent des attitudes paniques contre la vie dans les pays occidentaux. Après avoir fait l’histoire de l’histoire et de l’intégration du discours historique à la culture, Pierre Chaunu montre comment l’histoire sérielle permet une lecture plus intégrante du présent et il corrige les projections interprétatives hier encore les plus communément et les plus massivement diffusées sur trois points essentiels : le phénomène démographique, la modification des comportements sexuels, la crise des Églises. Lire la suite
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