C’est en partant du contraste des postures de défense entre les pays européens et les pays émergents qu’on prend la mesure des potentiels de complémentarité et de partenariats divers entre le Brésil et la France. Les auteurs font un tour d’horizon des intérêts communs des deux pays en matière stratégique, industrielle et technologique.
Brésil-France : pour un partenariat dans les équipements de défense
Brazil - France: Towards a Partnership in Defense Equipment
It is from the contrast of defense postures that exists between European nations and emerging nations that measures their potential for complementarity and a partnership between Brazil and France. The authors give an overview of common interest of the two nations in terms of strategy, industry, and technology.
La réflexion qui suit résulte d’un travail collectif de réflexion sur les partenariats d’équipements de défense. Un groupe de travail de l’Association du CHEAr (AACHEAr) a mené en 2011 et 2012 une étude sur les défis des pays émergents dans le domaine des équipements de défense, et en particulier sur l’émergence d’une industrie de défense pouvant à la fois jouer le rôle de concurrent, mais aussi de partenaire. Ces travaux ont permis de mettre en évidence quelques tendances sur ces pays, dont le Brésil. Celui-ci est un partenaire économique et militaire de la France de dimension stratégique puisqu’un plan d’action en vue d’un partenariat stratégique a été dessiné dès fin 2009.
Tout cela fournit l’occasion d’approfondir les perspectives entre la France et le Brésil, de recenser les risques et les occasions offertes et d’ébaucher des axes de réflexion pour répondre aux nouveaux défis qui se posent, notamment en matière de transfert de technologie et de partenariat *.
Dépenses de défense : le contraste
Dans les conditions économiques actuelles en Europe, la pression financière s’accroît sur les budgets de défense tandis qu’ailleurs la croissance économique et industrielle soutient des budgets de défense croissants dans les pays émergents avec un taux supérieur à 1,5 % du PIB pour certains d’entre eux. La France n’échappe pas à cette pression même si elle tente de maintenir son effort de défense et notamment, ses efforts de R&D ; les exportations sont des éléments vitaux pour ses technologies et ses emplois, tout comme la coopération en Europe, pour alléger les coûts de ses programmes, mais encore faudrait-il en lancer de nouveaux. Dans beaucoup de pays émergents, le budget de défense est principalement consacré aux coûts de fonctionnement ; pour d’autres, dotés de budgets supérieurs à 10 Md $ par an, la part d’équipements est importante et peut atteindre 10, voire 20 % du budget total. On observe ainsi une différenciation entre groupes de pays, selon le niveau de l’industrie locale ; certains pays importent majoritairement leurs équipements, car ils n’ont pas tissu industriel suffisant pour les produire, d’autres préférant garder une certaine autonomie, compatible avec leur posture d’indépendance stratégique, de développement industriel et de consolidation sociétale.
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