C’est à la directive stratégique de janvier 2012, qui porte la marque personnelle du président Obama qu’il faut se référer pour apprécier l’ampleur de l’évolution de la posture stratégique des États-Unis. La décroissance budgétaire des crédits de défense, le pivotement vers l’Asie de l’Est et le désengagement militaire relatif en Europe et au Moyen-Orient en sont les plus notables facteurs.
Défense américaine, entre défis extérieurs et contraintes intérieures
American Defense, Between Exterior Challenges and Interior Constraints
It is the policy directive of January 2012 that bears the personal mark of President Obama that we must refer to in order to appreciate the extent of the evolution of the strategic position of the United States. The decrease of the defense budget, the pivot towards East Asia, and the relative military withdrawals in Europe and the Middle East are some of the most notable factors.
La réélection de Barack Obama à la présidence des États-Unis a donné une portée et une validité nouvelles à la directive stratégique de défense (Defense Strategic Guidance ou DSG 2012), parue en janvier 2012.
Les États-Unis sont désormais entrés dans une année décisive avec l’élaboration de la prochaine revue stratégique de défense (Quadrennial Defense Review ou QDR), exigence légale quadriennale dont le rapport doit être soumis au Congrès en février 2014. Autre résultat des élections américaines de novembre 2012, le Congrès demeure divisé entre le Sénat démocrate et la Chambre où les Républicains ont conservé leur majorité. Cette configuration garantit de nouveaux affrontements budgétaires, en particulier sur le budget du Pentagone, soumis depuis la loi de contrôle budgétaire d’août 2011 (Budget Control Act) à un processus dit de « séquestration », soit une coupe indiscriminée et annuelle de 10 % sur tous les postes budgétaires, et dont la première tranche est entrée en vigueur au 1er mars 2013.
Plus largement, l’équipe de sécurité nationale de la seconde administration Obama ainsi que les premiers déplacements du Président semblent confirmer à la fois le « pivot » vers l’Asie et le désengagement relatif vis-à-vis d’autres régions, à commencer par le Moyen-Orient. La transition stratégique américaine est donc engagée. Quelles en seront les incidences sur la posture militaire globale des États-Unis ? Sans attendre la publication de la prochaine QDR en 2014, on peut déjà émettre un certain nombre d’hypothèses.
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