En Irak comme en Afghanistan, la différence culturelle représente un défi pour les opérations d’assistance qui ne peuvent se contenter de la tolérer sous peine d’échouer dans leurs missions. Dès lors, la confrontation est une exigence pour susciter une dynamique de progrès indispensable à l’autonomie des forces locales, sans pervertir les objectifs de la coalition internationale. Bilan d’une expérience de mentorat.
Mentorat occidental et États faillis
Western Mentors and Failed States
In Iraq as in Afghanistan, cultural differences represent a challenge for aid operations that cannot settle or tolerate them at the risk of failing their missions. Therefore, confrontation is a requirement in order to provoke a dynamic of indispensable progress for the autonomy of local forces, without corrupting the objectives of the international coalition. This assessment is delivered with the experience of a mentor.
Dans L’Odyssée d’Homère, Mentor est chargé par Ulysse de préparer son fils Télémaque à prendre sa succession en lui transmettant son savoir et en le formant à son image. Concept ancien, le mentorat est voué au perfectionnement professionnel et au développement personnel de disciples. Transposées aux opérations militaires, les missions de mentorat sont devenues l’un des piliers du rétablissement d’un pouvoir légitime par la reconstruction de forces de sécurité efficaces dans les États faillis.
En Irak comme en Afghanistan, contraints d’évoluer entre deux cultures, les mentors occidentaux sont toutefois en proie à une certaine frustration. Est-ce la conséquence d’une obligation de réfuter la différence culturelle pour réussir sa mission ou à l’inverse la nécessité du respect de l’altérité, mais au détriment de l’efficacité ? Plus largement, cette frustration n’est-elle pas inhérente à toute stratégie multinationale tentant d’imposer une vision nationale à un État territorial dans lequel la nation demeure un concept naissant ?
Dans les deux théâtres d’opérations cités, la différence culturelle représente un défi pour les opérations occidentales d’assistance qui doivent transcender le stade de la simple tolérance, sous peine de voir les missions confiées échouer. Dès lors, la confrontation devient une exigence pour susciter une dynamique de progrès indispensable à l’autonomie des forces indigènes, sans pervertir les objectifs de la coalition internationale. De ce fait, la transformation du système sécuritaire nécessite d’imposer sa volonté en dépit d’une probable incompréhension, tout en arbitrant les inévitables conflits d’intérêts inhérents à la situation.
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