Un regard lucide et circonstancié permet de mesurer l’engagement partisan de la communauté occidentale au Moyen-Orient et de poser la question de la cohérence stratégique des traitements réservés à l’Iran, à l’Arabie saoudite et au Pakistan. Une telle analyse qui sort des chemins battus invite à une plus grande lucidité.
Iran, Arabie saoudite, Pakistan : quelle est la menace principale ?
Iran, Saudi Arabia, Pakistan: Who is the Main Threat?
A realistic and detailed look permits us to measure the partisan engagement of the Western community in the Middle East and to ask the question on the strategic coherence of treatments reserved for Iran, Saudi Arabia, and Pakistan. Such an analysis off the beaten path invites greater clarity.
Les négociations reprennent avec le régime de Téhéran sur le programme nucléaire de la République islamique. Et chez les stratégistes occidentaux, l’Iran semble faire consensus comme menace principale et c’est d’ailleurs le seul pays contre lequel six ou sept ouvrages, actuellement disponibles en librairie, appellent à la guerre. Pourtant, en Afghanistan et au Mali, nos soldats affrontent des islamistes djihadistes, ceux-là mêmes qui cherchent aussi aujourd’hui à détourner les révolutions du « Printemps arabe » en Tunisie, en Libye, en Égypte. Ils appartiennent à la famille religieuse des salafistes dont la maison mère est en Arabie saoudite et accessoirement au Pakistan où s’est rendu le tristement célèbre Mohamed Merah pour sa formation terroriste.
Pourquoi l’ennemi principal serait-il plus l’Iran que l’Arabie saoudite ou le Pakistan ? Reprenons le dossier d’instruction point par point : l’Iran est considéré comme future puissance nucléaire militaire menaçante, comme État terroriste, comme régime violant régulièrement les droits de l’homme et comme perturbateur régional. Enfin, affront suprême, Téhéran n’a pas l’air de vouloir céder aux pressions internationales.
Analyse de la posture iranienne
Shirin Ebadi, avocate iranienne qui fut prix Nobel de la Paix, analyse le régime de Téhéran comme le résultat du « syndrome de Frankenstein », c’est-à-dire de monstre que les Occidentaux ont fait naître au cours des soixante dernières années.
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