La prise en charge de la sécurité de l'Afrique par les Africains passe par un accompagnement général des Européens. Les armées françaises jouent, de l'Atlantique sahélien à la Corne de l'Afrique, un rôle structurant auquel elles se sont préparées et auquel elles s'adaptent en permanence tant au plan stratégique qu'au plan opérationnel comme l'a montré la succession d'interventions récentes.
Avant-propos - Les opérations françaises récentes en Afrique : enseignements et perspectives
Foreword–Recent French Operations in Africa: Lessons and Perspectives
The management of Africa's security by Africans passes through the general accompaniment of Europeans. The French armies play, in the Sahelian Atlantic in the Horn of Africa, a structural role for which they have permanently prepared and adapted themselves, both in strategic and operational terms, as shown by the success of recent interventions.
L’instabilité de la façade méditerranéenne du continent africain, la persistance de la piraterie maritime en océan Indien comme dans le golfe de Guinée, la problématique sahélienne, celle de l’Afrique centrale (Grands Lacs, République centrafricaine) montrent que la sécurité en Afrique reste un enjeu majeur, un enjeu de longue haleine.
C’est d’abord un enjeu africain. Les États et les organisations régionales se mobilisent en conséquence. Aujourd’hui, toute crise conduit à une réaction politique concertée des acteurs régionaux, allant du dialogue et de la médiation à des schémas plus complets de sortie de crise. L’implication déterminée de certains États en dehors des structures régionales souligne les mutations en cours. On l’a vu cette année au Mali, avec l’engagement du Tchad ou de la Mauritanie, en plus de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Trop souvent encore, le volontarisme politique réel de ces acteurs africains bute sur la question des capacités militaires. Le concours de capacités extra-africaines reste indispensable. Vu d’Europe, cet appui conjoncturel complète d’autres formes de coopération, plus structurelles, mais guidées par le même but : permettre aux Africains de disposer à terme de tous les outils nécessaires à une résolution autonome des crises.
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