C'est à une analyse des conditions et des ressorts des cérémonies militaires et patriotiques liées aux militaires morts sur les théâtres d'opérations extérieures que procèdent les auteurs qui montrent comment les hommages qui leur sont rendus ont évolué avec l'intervention en Afghanistan.
Le politique et les hommages rendus aux soldats français morts en Afghanistan
The Policy and Respect Given to Dead French Soldiers in Afghanistan
This is an analysis of the conditions and resources of the military and patriotic ceremonies linked with soldiers killed in overseas operations which have preceded the authors, who show how these respects that they are given have evolved since the intervention in Afghanistan.
La France et les armées françaises sont engagées en Afghanistan depuis 2001 dans le cadre de l’opération Enduring Freedom lancée par les États-Unis en 2001. Elle est appuyée par deux résolutions de l’Otan : la résolution 1386 en décembre 2001 et la résolution 1510 en octobre 2003. Au cours de la décennie 2000, la France a été engagée dans plusieurs autres opérations militaires (Côte d’Ivoire, Liban, Mali, République démocratique du Congo…). La participation des forces françaises en Afghanistan s’opère dans ce cadre otanien, mais celle-ci revêt un caractère spécifique en raison de la durée de l’engagement (le dispositif opérationnel est parvenu à son terme en juillet 2013, mais des militaires formateurs seront encore présents sur place en 2014), de l’intensité militaire (les forces spéciales initialement engagées ont été retirées en 2006 de ce théâtre d’opérations), du poids politique de l’opération, du nombre de soldats déployés (jusqu’à 4 000 en 2010) et de celui de soldats qui y ont perdu la vie et y ont été blessés.
À ce jour, 88 soldats ont été tués et 471 blessés. Les soldats tués avaient entre 19 et 46 ans et leur moyenne d’âge est de 30,4 ans. Le premier soldat français meurt le 31 août 2004, soit près de trois ans après le début de l’intervention, tué dans un accident de la route. L’événement le plus meurtrier pour les armées françaises reste l’embuscade d’Uzbin en août 2008, qui se solde par la mort de 10 soldats et où 45 autres militaires français sont blessés.
La réflexion qui suit * se propose de caractériser les formes d’hommages – et leur évolution – rendus aux militaires français tués au cours de cette opération, en analysant de manière plus précise la participation et la contribution de l’acteur politique aux hommages délivrés.
Il reste 89 % de l'article à lire