L’espace de la grande caraïbe au carrefour des deux Amériques constitue pour la France et ses trois départements américains une zone qui combine les tensions d’une transition économique et sociale et les atouts d’une région en développement au fort potentiel, notamment du fait de ses ressources et de ses infrastructures stratégiques.
Au carrefour de cinq mondes : les DFA (Guadeloupe, Guyane et Martinique)
At the crossroads of five worlds: the DFA (Guadeloupe, Guyana and Martinique)
The space of the greater Caribbean at the crossroads of the two Americas constitutes for France and its three American departments a zone that combines the tensions of an economic and social transition, and the advantages of a developing region with great potential, especially because of its resources and its strategic infrastructure.
La France est « le dernier pays au monde sur lequel le soleil ne se couche jamais ». Ce constat, emprunté à Jacques Attali dans un de ses derniers ouvrages, montre que notre pays, simple puissance moyenne désormais, possède une dimension mondiale par sa géographie. C’est encore plus vrai si l’on considère les espaces maritimes sous souveraineté nationale, principalement dans les départements et collectivités d’outremer, qui en font un géant des mers « pesant » vingt fois sa masse continentale. Les départements français d’Amérique, les Départements français d’Amérique (DFA), illustrent bien cette réalité et sont des atouts majeurs dans le cadre de la mondialisation des échanges qui, qu’on le déplore ou pas, est aujourd’hui un fait. Appartenant à l’espace caraïbe, ils se situent à un carrefour entre cinq mondes, à 7 000 kilomètres de Paris, en pleine mutation, riche de promesses, mais aussi porteur de risques.
L’espace caraïbe
C’est un espace à géométrie variable, car ses limites varient selon les critères considérés : historiques, géographiques, voire perceptions des populations locales. L’étymologie la plus couramment admise du mot « caraïbe » s’inscrit elle-même dans cette diversité : dérivé du nom Karib, donné par les premiers colons à l’un des derniers peuples « premiers » amérindiens qu’ils ont côtoyés, il est marqué par l’histoire de la colonisation et la géographie des mouvements migratoires des peuples précolombiens. Pour le décrire, on peut retenir les limites de la Grande Caraïbe qui englobe le sud des États-Unis, l’Amérique centrale et le nord de l’Amérique du Sud jusqu’au plateau des Guyanes.
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