La France a désormais plus de ressortissants dans le Pacifique que dans l’Afrique subsaharienne ; la protection et l’assistance à leur apporter, la défense de nos intérêts stratégiques, la coopération avec nos partenaires et la préservation des ressources d’un espace maritime immense justifie que l’État y entretienne des moyens significatifs de souveraineté aujourd’hui à l’étiage.
Territoires français du Pacifique
French territories of the Pacific
France now has more citizens in the Pacific than in the sub-Saharan Africa; the protection and assistance offered to them, the defense of our strategic interests, cooperation with our partners, and the preservation of maritime resources of a huge space there justify the fact that the State maintains significant means for sovereignty at low water.
La France est le seul État européen à posséder des territoires significativement peuplés dans le Pacifique. En effet, en 2013, plus de 536 000 Français vivent dans cet océan sur un sol français alors qu’il ne reste que moins de 70 citoyens britanniques dans l’archipel de Pitcairn, à l’est de la Polynésie. Cette population est répartie presque également entre la Nouvelle-Calédonie (254 000 habitants) et la Polynésie française (268 000). Il ne faut pas oublier les îles Wallis et Futuna (13 000), mais personne ne réside en permanence sur l’atoll de Clipperton, seul territoire situé dans le Pacifique Nord. Le très vaste domaine maritime réparti autour de ces îles représente 64 % du domaine maritime français, 50 % pour la seule Polynésie française dont les archipels se répartissent sur une surface océanique de la dimension de l’Europe.
Situées aux antipodes de la métropole (c’est particulièrement vrai pour la Polynésie), ces îles ont longtemps été ignorées par la majorité des Français, peu férus de géographie. À la fin du XIXe siècle, la Nouvelle-Calédonie n’était connue que par son bagne où furent déportés en particulier les Communards et la Polynésie devait l’essentiel de sa notoriété aux peintures de Gauguin. Après la Seconde Guerre mondiale, deux événements bouleversent l’économie de ces territoires et les font découvrir par un plus grand nombre de nos concitoyens : le développement de la production de nickel en Nouvelle-Calédonie qui y attire des milliers de personnes désireuses de profiter du boom économique ainsi créé et le choix de deux atolls déserts de l’archipel des Gambier, en Polynésie, par le général de Gaulle, en 1962, pour y mener les campagnes d’essais nucléaires de la France. Ce choix va également provoquer un formidable boom économique en Polynésie, beaucoup moins pérenne, malheureusement, que celui créé par le nickel en Nouvelle-Calédonie. En une vingtaine d’années, le niveau de vie de ces deux pays s’accroît considérablement, les distinguant nettement de leurs voisins, hormis l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
La Nouvelle-Calédonie tire aujourd’hui la plupart de ses richesses de l’exploitation du nickel. D’autres ressources minières apparaissent prometteuses en particulier dans les grands fonds marins (amas sulfurés). Ces ressources sont déjà une réalité à Wallis et Futuna et les premières campagnes d’exploration ont commencé. La Polynésie française dispose de fonds également intéressants, mais encore inexplorés. Elle tire aujourd’hui ses richesses de la pêche, de la culture des perles et du tourisme, mais, comme les autres territoires, a besoin de protéger et développer l’exploitation des océans, dans tous les domaines, des ressources des fonds ou halieutiques (pêche, aquaculture, diversité biologique…) aux énergies nouvelles.
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