Isoler les grandes tendances animant les revues de défense n’est pas chose aisée. Le domaine est par essence évolutif dans un contexte où la crise économique impose des choix parfois radicaux.

Tentons néanmoins d’en isoler certaines, tout en remarquant préalablement que le traitement des questions militaires se porte historiquement très bien. Revues et collections spécifiques se sont multipliées depuis le milieu des années 2000 et nombre d’entre elles sont pérennes ; sans encore compter nombre de blogs, à la qualité comme à la durée de vie souvent très variable, dépendante de la fonction de leur rédacteur.

Une deuxième observation touche à la méthode où il n’est point de salut sans excellence. On l’oublie en France, mais le domaine des études stratégiques – études sur et de la guerre – est d’abord de nature scientifique, fut-il du ressort des sciences humaines et quand bien même fut-il un oublié de l’Université. C’est un facteur de crédibilité, mais aussi la garantie de l’avancée des débats par la mise en œuvre d’une intertextualité évitant la répétition systématique – et donc lassante dans un monde qui ne tolère plus l’ennui – des mêmes démonstrations.