Préserver l’avantage militaire aérien, c’est tout à la fois sélectionner soigneusement les secteurs clés à protéger, réduire l’exposition de nouvelles vulnérabilités aux actions adverses, consolider les secteurs d’excellence, dont la suppression des défenses aériennes et le combat air-air, et repenser la manœuvre aérienne.
La puissance aérienne occidentale en 2025 : éléments de pérennisation
Western air power in 2025: elements of sustainability
Preserve aerial military advantage means to carefully select key sectors to protect, reduce exposure to new vulnerabilities from adverse actions, consolidate areas of excellence, including the suppression of aerial defense and air-air combat, and rethinking the aerial maneuver, all at once.
Le développement de nouvelles formes de contestation de la puissance aérienne occidentale n’est que l’une des expressions militaires d’un phénomène global de rattrapage et de redistribution de la puissance dont les fondements sont économiques, démographiques, sociaux et culturels (voir la partie (1/2) de cet article, RDN, novembre 2013). S’il est possible, et même souhaitable, de limiter les effets de cette transformation afin de conserver des marges de manœuvre, il est cependant nécessaire d’en reconnaître l’ampleur et d’en tirer les conséquences stratégiques. Alors que semble prendre fin sous nos yeux une dynamique vieille de cinq siècles, qui a vu l’Occident intervenir où et quand bon lui semblait, il est désormais indispensable que nous repensions, le principal outil de ces interventions, l’arme aérienne.
Les progrès des capacités antiaériennes et leur diffusion constituent une tendance indéniable pour les années à venir, d’autant plus préoccupante que l’intégration de ces capacités dans de véritables contre-stratégies aériennes risque d’en décupler l’efficacité. Alors que le coût de développement de contre-stratégies aériennes symétriques et offensives devrait rester excessivement élevé, les options alternatives sont nombreuses et peuvent puiser dans des registres technico-opérationnels variés, au service d’ambitions diverses. En retour, il convient donc d’élaborer des ripostes pertinentes, autrement dit qui prennent en compte à la fois la nature de la menace et la réalité des ressources disponibles, les solutions envisagées par les Américains n’étant évidemment pas à la mesure des Européens.
Pérenniser ce qui peut l’être
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