Puisqu’il faut renoncer à un universalisme occidental présenté comme une utopie de plus, puisque la complexité observée interdit tout déterminisme dans la réduction de l’incertitude, c’est avec des méthodes artisanales qu’il faut tracer une route pour bâtir des stratégies contre-aléatoires et aborder ce qui reste largement indéterminé.
Incertitude et indétermination
Uncertainty and indetermination
As it is necessary to renounce the western universalism presented as a utopia of more, as the observed complexity bans all determinism in the reduction of uncertainty, it is with artisanal methods that it is necessary to draw a route to fight against these random strategies and to approach that which remains largely undetermined.
Pendant plus de quarante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous avons vécu dans l’insécurité, sinon dans l’incertitude. À présent, c’est de l’incertitude que naît d’abord l’insécurité. Vingt-quatre ans après la chute du mur de Berlin et celle du Rideau de Fer – aux origines différentes, à la cause finalement commune – tout paraît se passer comme si le monde s’était retenu de changer tandis que des forces multiples et diverses, jusque-là contenues, avaient été libérées. Le monde depuis change tant et si vite qu’il est bien difficile de prendre la mesure des évolutions nombreuses qui sont les siennes et du sens qu’il faut leur reconnaître.
Un universalisme contestable
En Occident, nous avions cru, et nous continuons de croire, en l’universalité de nos valeurs et au droit qu’elles nous conféreraient, sinon encore de diriger le monde, du moins de faire la leçon aux autres et d’intervenir dans leurs affaires intérieures. Mais les autres peuples contestent ce droit, et si la dignité de l’Homme est désormais unanimement célébrée, ce ne peut pas être pour décliner partout les droits de l’Homme à notre façon, en faisant abstraction de la diversité des peuples, de leur histoire et de leur culture. Le monde a pris conscience du monde et celui-ci est pluriel. Il ne présente pas une uniformité qui permette l’universalité d’une civilisation. Parler d’Humanité avec un « H » majuscule n’autorise pas à lui reconnaître une quelconque unité. Le monde n’est pas occidentalisable dans son entièreté. Il n’existe pas non plus un monde idéal où les méchants pourraient être nécessairement punis. Il n’y a pas d’idéologie qui puisse prévaloir partout. L’Occident n’est plus le centre du monde. Celui-ci n’a plus de centre. Et s’il existe encore des superpuissances, aucune, seraient-ce les États-Unis, n’a plus le pouvoir d’imposer sa loi partout.
Cela ne signifie pas, bien au contraire, que l’on ne doive pas rester attaché à ses valeurs et les défendre. Mais chacun des autres a le droit d’être lui-même avec ses propres convictions.
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