Janvier 2014 - n° 766

Essais sur l'incertitude

Aborder une nouvelle année stratégique, c’est faire un point à la fois sur ce qui vient de se passer et sur ce qui est attendu, mais aussi essayer de scruter l’avenir pour se préparer à ce qui pourrait advenir. Au long de l’année achevée, la vie militaire n’aura pas été un long fleuve tranquille, qu’on en juge par les opérations d’urgence en Afrique pour commencer (Serval) et pour finir (Sangaris), par des réformes structurelles fondées des contractions et un repli sur un cœur de métier réduit à l’emploi opérationnel. Lire la suite

  p. 1-1

Chers amis, Lire la suite

  p. 5-6

Les modes d’action variés et sélectifs dévolus aux forces spéciales consacrent leur excellente adaptation aux formes de conflictualité auxquelles le pays doit faire face. La tentation est dès lors grande d’en faire le pivot des armées. Leur montée en puissance reste cependant subordonnée au vivier militaire auquel elles s’alimentent. Lire les premières lignes

  p. 7-11

Essais sur l’incertitude

Où l’on explique pourquoi l’incertitude ambiante crée un climat de précarité stratégique préjudiciable et comment y remédier. Lire les premières lignes

  p. 15-16

Puisqu’il  faut renoncer à un universalisme  occidental présenté comme une utopie de plus, puisque la complexité observée interdit tout déterminisme dans la réduction de l’incertitude, c’est avec des méthodes artisanales qu’il faut tracer une route pour bâtir des stratégies contre-aléatoires et aborder ce qui reste largement indéterminé. Lire les premières lignes

  p. 17-21

L’incertitude stratégique que beaucoup ressentent résulte de fragiles équilibres antérieurs désormais rompus, de l’apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles frictions mais surtout de la crise générale du politique qui est la marque d’un monde en transition rapide. Lire les premières lignes

  p. 22-26

C’est de la nécessité du renseignement extérieur, de ses méthodologies précises et de son éthique affirmée que la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) tire sa force. Celle-ci exige une combinaison de plasticité et de rigueur, qui fondent sa performance et permettent de réduire, non l’incertitude ambiante mais le champ de celle-ci. Lire les premières lignes

  p. 27-31

La fin de la guerre froide a été suivie de la généralisation de petites guerres contre lesquelles les tactiques, les équipements et les modes d’action différaient profondément de ceux de la grande guerre. Cette évolution est-elle irréversible et commande-t-elle de modifier la posture militaire de la France ? L’auteur ne le pense pas et recommande de maintenir l’aptitude militaire à toute la gamme des engagements imaginables. Lire les premières lignes

  p. 32-38

Appliquée au Moyen-Orient, la réflexion sur l’incertitude menée par l’auteur conduit à s’intéresser aux faits porteurs d’avenir et aux stratégies d’apprenti-sorcier, les premiers comme indicateurs réduisant celle-ci et les seconds comme perturbations l’amplifiant dangereusement. Lire les premières lignes

  p. 39-44

Un des enjeux majeurs des conflits devient la construction dynamique d’un récit convaincant, légitimant les actions militaires et qualifiant les succès tactiques. L’incertitude qui accompagne désormais les opérations fait que le flou de la victoire répond au brouillard des combats et que la bataille est aussi celle des perceptions. Analyse à partir des combats du Sud Liban en 2006. Lire les premières lignes

  p. 45-50

Ce retour détaillé sur les causes structurelles des récentes révoltes du monde arabe explique les incertitudes stratégiques durables qui grèvent le développement des sociétés arabo-musulmanes. Lire les premières lignes

  p. 51-59

La société numérique dans sa capacité à supprimer par le calcul toute forme de risque ne conduit pas à un espace parfaitement contraléatoire puisqu’elle possède ses propres zones d’ombre. Elle produit en effet également de l’inconnu, du secret et de l’incertitude en offrant des territoires nouveaux aux stratégies prédatrices ou perturbatrices. Lire les premières lignes

  p. 60-64

Avec cette approche érudite qui empreinte à la philosophie, on mesure la dimension culturelle qui détermine les postures d’anticipation destinées à réduire le champ des incertitudes et à ouvrir celui des futurs favorables. Les connaître, les comparer, les combiner, c’est se mettre en situation de disposer d’une vaste gamme allant du jeu d’échec au jeu de go, de la prescience à l’ingérence discrète pour atteindre les buts assignés à la stratégie. Lire les premières lignes

  p. 65-74

Cette réflexion sur l’incertitude judiciaire met en évidence l’importance qu’il y a à traiter maintenant avec la même rigueur pénale les pratiques du crime organisé et les actes terroristes, toutes deux recourant à la violence pour atteindre des buts illicites ou tirant bénéfice de lacunes sociétales et judiciaires. Lire les premières lignes

  p. 75-81

Contrepoint

La capacité militaire spatiale est devenue un instrument majeur de souveraineté stratégique et un outil indispensable dans la conduite des opérations. Elle garantit l’autonomie d’appréciation et facilite la conduite précise des opérations au plan opératif et tactique. Elle est enfin nécessaire à une maîtrise du domaine spatial qui concentre de plus en plus de vulnérabilités des sociétés modernes. Lire les premières lignes

  p. 83-88

Repères - Opinions

Dans ce plaidoyer pour le maintien de la composante pilotée de la dissuasion nucléaire stratégique, l’auteur met en évidence la souplesse qu’apportent les forces aériennes pour couvrir une gamme désormais étendue de situations et continuer à stériliser toute volonté de s’en prendre aux intérêts vitaux de la France. Lire les premières lignes

  p. 91-97

Avec ce tour d’horizon  détaillé de la montée en puissance  de la capacité missilière  chinoise, on prend la mesure de l’évolution de l’industrie d’armement chinoise, de son organisation industrielle, de son niveau technologique  encore limité mais qui présente des niches remarquables  et de son orientation vers des marchés d’exportation d’armement aujourd’hui encore spécifiques mais demain sans aucun doute déterminants. Lire les premières lignes

  p. 98-105

Partager le renseignement militaire entre Européens, c’est une nécessité avérée mais aussi un casse-tête politique et technique. Mieux que d’autres, la France peut y contribuer, comme l’auteur l’expose, en faisant le tour de cette question sensible. Lire les premières lignes

  p. 106-112

C’est en explorant les trois volets politique, opérationnel et logistique des opérations de paix de l’ONU que l’auteur, dont l’expertise en la matière est éminente, évalue des voies de consolidation de la performance des contingents francophones de maintien de la paix. Lire les premières lignes

  p. 113-116

Les statistiques révèlent que 60 % des opérations militaires de l’ONU se sont déroulées ces dernières années dans la Francosphère. Fort de cette réalité, l’auteur propose de consolider la Francophonie en développant sa dimension militaire et en la dotant de projets forts, comme une brigade francophone multinationale, et en réinvestissant linguistiquement la défense européenne. Lire les premières lignes

  p. 117-121

Dans cette présentation académique, ce sont la place et le rôle que jouent dans l’immense espace saharo- sahélien les frontières entre des peuples mobiles et des États postcoloniaux qui sont présentés. La défaillance étatique généralisée explique que s’y soient installés en toute impunité des groupes mafieux et terroristes. Lire les premières lignes

  p. 122-126

François Michel Le Tellier, marquis de Louvois, fut secrétaire d’État à la guerre de Louis XIV. On sait que son succès ministériel fut de résoudre la question des soldes et d’en finir avec le retard chronique dans le paiement des troupes. Les militaires qui me lisent, mis en péril par le tropisme cybernétique de consultants qui n’ont jamais vu le feu, me pardonneront cette diagonale historique facile, mais regretteront avec moi le temps où les commis faillis mettaient leur tête sur le billot. Les Républicains d’autrefois, écrivait Albert Mathiez, apprenaient la politique à l’école de Montesquieu, de Rousseau et des anciens. Ils ne l’apprenaient pas dans les antichambres ni dans ces cercles où l’on mange sous l’effigie de Marianne. Mais peu à peu s’est miné le sens et le besoin des responsabilités, s’est détendu ce ressort moral, cette rigidité de principes, cet appétit de clarté qui ont fait la grandeur des ministres de l’ancienne monarchie comme leurs émules de la Convention et du Comité de salut public. Les mœurs féodales de la clientèle ont remplacé la noble et nécessaire émulation pour le bien public, sans laquelle les États périssent. Lire la suite

  p. 131-131

Revenons sur Louvois. Oh ! Pas pour parler de l’impéritie de cette machine infernale, de la décision salutaire de s’en débarrasser, du coût abasourdissant pour ce faire : il est sûr que la Défense est aujourd’hui assez riche pour dépenser 500 M€ pour rien, et notamment pour indemniser l’infernal inventeur de cette bicyclette rouillée aux roues carrées. Lire la suite

  p. 132-132

Recensions

Pierre Pascallon et Jean-Christophe Damaisin d’Arès (dir.) : Quelles perspectives pour les drones militaires ?  ; Prividef, 2013 ; 218 pages - Jérôme Pellistrandi

Depuis près de deux décennies, le professeur Pierre Pascallon, ancien député, a porté ses travaux sur la défense, avec un intérêt tout particulier pour les drones. Ainsi, en 1999, il y avait consacré un premier colloque, suivi d’autres manifestations autour de ce sujet. Avec cet ouvrage à la présentation soignée, il restitue les actes du colloque organisé le 3 décembre 2012 et portant sur l’avenir des drones militaires. Le résultat est tout à fait convainquant et permet d’avoir un travail de « référence » sur ce thème. On peut juste regretter que certains schémas issus des exposés réalisés ne soient pas d’une lecture aisée. Il n’en demeure pas moins que ce livre permet d’avoir un point de situation complet, tant sur l’état actuel de l’emploi des drones que sur les perspectives futures dans les opérations à venir. De plus, grâce à un large éventail d’intervenants, outre la position française, le lecteur y trouvera des informations venant des États-Unis et d’Israël, pays experts en la matière. Lire la suite

  p. 127-128

Mansouria Mokhefi et Alain Antil (dir.) : Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés  ; CNRS Éditions et Ifri, 2012 ; 240 pages - Claude Le Borgne

Cet ouvrage collectif est dirigé par deux têtes de l’Ifri : Mansouria Mokhefi et Alain Antil. Paru juste avant l’opération Serval, le livre brosse le vaste paysage où celle-ci s’est inscrite. Le titre ne doit pas faire illusion, entre le Nord et le Sud du Sahara, les liens ne se sont pas « renouvelés ». Antil le reconnaît en son introduction, l’africanité du Maghreb n’est qu’un thème d’incantation pour chefs d’État en peine d’inspiration. Le désert saharien est plus obstacle que trait d’union. Lire la suite

  p. 128-129

Revue Défense Nationale - Janvier 2014 - n° 766

Essais sur l'incertitude

Varied and selective modes of action vested in the Special Forces devote their excellent adaptation to forms of conflict that the country faces. The temptation to be the backbone of the army is therefore great. However, their increasing power remains subject to the military breeding ground from with they feed.

Essays on uncertainty

Where one explains why ambient uncertainty creates a climate of strategic and prejudiced precariousness, and how to remedy it.

As it is necessary to renounce the western universalism presented as a utopia of more, as the observed complexity bans all determinism in the reduction of uncertainty, it is with artisanal methods that it is necessary to draw a route to fight against these random strategies and to approach that which remains largely undetermined.

Strategic uncertainty that many feel is the result of previous fragile balances now broken, the emergence of new actors and new frictions, but especially of the general political crisis that is the hallmark of a work undergoing a rapid transition.

It is in the need of foreign intelligence, the detailed and precise methodologies and its asserted ethics that the DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure – General directorate for external security) draws for its strength. This requires a combination of plasticity and rigor that underpin its performance and allow it to reduce, not the ambient uncertainty, but the scope thereof.

The end of the Cold war was followed by the generalization of small wars against which the tactics, equipment and courses of action differ greatly from those of big/great wars. Is this evolution irreversible and does it control the modifications of military posture in France? The author does not think so recommends maintaining military abilities to the full range of imaginable commitments.

Applied to the Middle East, reflection on the uncertainty driven by the author led to looking at the facts and promising strategies by the sorcerer’s apprentice, of which the former are seen as indicators in reducing the latter, and the latter as perturbations that are amplifying dangerously.

One of the major issues of conflict becomes the dynamic construction of a convincing narrative, legitimizing military action, and considering/qualifying the tactical successes. The uncertainty that henceforth accompanies operations makes the blur/haze of victory match/meet the fog of combat, and the battle with perceptions. Analysis from the fighting in southern Lebanon in 2006.

This detailed report on the structural causes of the recent uprisings in the Arab world explains the long-term strategic uncertainties incurred in the development of Arab-Muslim societies.

The digital society in its capacity to remove by calculation any form of risk does not lead to a perfectly contralatory space since it has its own gray areas. It also produces the unknown, secrecy and uncertainty by offering new territories to predatory or disruptive strategies.

With this scholarly approach that imprints philosophy, one measures the cultural dimension that determines the anticipated postures destined to reduce the scope of uncertainties and open the scope of favorable futures. To know them, compare them, combine them, it is to put oneself in a position with a wide range to go from chess to Chinese checkers, from the foreknowledge to discrete interference to achieve the goals/aims set/assigned in the strategy.

This reflection on legal uncertainty highlights the importance of maintaining the same level of rigor in dealing with practices by organized crime and acts of terrorism, as both of these use violence to achieve illicit goals or benefit from social and legal gaps.

Counterpoint

Military space capacity has become a major instrument of strategic sovereignty and an indispensable tool in the management of operations. It guarantees the autonomy of judgment and facilitates the precise conduct of operations at the operational and tactical level. Finally, it is necessary to master/control the spatial domain that focuses more and more on the vulnerabilities of modern societies.

Opinions and Viewpoints

In this plea for the maintenance of controlled strategic nuclear deterrence components, the author highlights the flexibility brought by the Air Force to cover a henceforth-wide range of situations, and continue to sterilize any and all willingness to take the vital interests of France from it.

With this comprehensive overview of the rise of Chinese missilery capacity, one takes measure of the evolution of the Chinese arms industry, its industrial organization, its technological level that is so far still limited but that presents remarkable niches, and its orientation towards arms exportation markets that are special today, but will be undoubtedly crucial tomorrow.

Sharing military intelligence among Europeans is a proven/pre-determined necessity, but it is also a political and technical puzzle. In a way that is better than others, the author argues that France can help get around this sensitive issue.

It is in exploring the three political, operational, and logistical aspects of peacekeeping operations by the United Nations that the author, whose expertise in this area in eminent, evaluates the ways of consolidating the performance of francophone contingents that keep the peace.

Statistics reveal that sixty of the UN military operations have taken place in recent years within the Francosphere. Armed with this reality, the author proposes to consolidate the Francophonie by developing its military dimension and providing strong projects, such as a francophone multinational brigade and reinvesting linguistically in European defense.

In this academic presentation, the places and roles played by the boundaries between mobile peoples and postcolonial states in the immense Sahara-Sahalien space are presented. Widespread state failure there explains that these are arranged with impunity by the mafia and terrorist groups.

Book reviews

Pierre Pascallon et Jean-Christophe Damaisin d’Arès (dir.) : Quelles perspectives pour les drones militaires ?  ; Prividef, 2013 ; 218 pages - Jérôme Pellistrandi

Mansouria Mokhefi et Alain Antil (dir.) : Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés  ; CNRS Éditions et Ifri, 2012 ; 240 pages - Claude Le Borgne

Revue Défense Nationale - Janvier 2014 - n° 766

Essais sur l'incertitude

Aborder une nouvelle année stratégique, c’est faire un point à la fois sur ce qui vient de se passer et sur ce qui est attendu, mais aussi essayer de scruter l’avenir pour se préparer à ce qui pourrait advenir. Au long de l’année achevée, la vie militaire n’aura pas été un long fleuve tranquille, qu’on en juge par les opérations d’urgence en Afrique pour commencer (Serval) et pour finir (Sangaris), par des réformes structurelles fondées des contractions et un repli sur un cœur de métier réduit à l’emploi opérationnel.

Les questions de défense auront été traitées activement, avec un Livre blanc et une Loi de programmation militaire (LPM) et, pour finir, un Conseil européen traitant de défense européenne. Sur ce qui s’annonce, chacun voit le retrait programmé de nos dernières forces d’Afghanistan et le début d’une migration des centres nerveux de la Défense vers le site de Balard, notre « Hexagone ».

Avec tous ces repères, la voie de 2014 devait être tracée, la feuille de route de la défense établie et la suite n’était qu’un simple « art d’exécution ». Ce n’est pourtant pas le sentiment qui prévaut dans la communauté stratégique comme dans la société militaire. On a l’impression d’une incertitude persistante voire d’une inquiétude croissante. Voici trois pistes de préoccupation pour commencer l’année 2014.

Tout d’abord, la condition militaire est devenue difficile dans la société française alors que la communauté de défense ne représente plus que 0,26 % de la population française et que ses engagements et ses contraintes semblent de plus en plus éloignés de ceux d’autres agents de service public et plus généralement du reste de la population. À l’échelle européenne ensuite, l’abstention militaire de nos voisins dans les opérations que la France entreprend accroît l’incertitude en matière de solidarité politique ; elle est de fait inquiétante. Enfin à l’échelle stratégique, le brouillard se répand, de plus en plus épais. Des crises à répétition, tragiques (Syrie), des perspectives brouillées (Ukraine), des accords complexes (Iran), des tensions illisibles (mer de Chine). Des opérations hier nécessaires (Harmattan, Serval) aux conséquences fragiles ont ouvert des perspectives instables (Libye, Mali). Plus largement, les tensions monétaires et les désordres sociaux dans les pays développés, les questions insolubles imposées par la saison arabe à la Méditerranée, la surexposition à la prédation cybernétique et à la manipulation des marchés, des médias, des sociétés criminelles créent un climat fait de fragilité et de vulnérabilité, un sentiment général de précarité stratégique.

Comment ne pas s’abandonner à la morosité ? Certainement en réfléchissant à la façon de mieux arrimer les questions de sécurité aux questions de société (la Garde nationale revient comme une requête). Certainement en entretenant les atouts inaliénables, militaires et stratégiques, de notre pays (on parlait récemment des enjeux ultramarins). Certainement en explorant de nouveaux espaces d’efficacité opérationnelle tirés de récentes expériences de terrain, en favorisant de nouveaux partenariats industriels utiles et de nouvelles coopérations de défense et de sécurité, principalement avec nos voisins.

Jean Dufourcq

Revue Défense Nationale - Janvier 2014 - n° 766

Essais sur l'incertitude

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