C’est de la nécessité du renseignement extérieur, de ses méthodologies précises et de son éthique affirmée que la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) tire sa force. Celle-ci exige une combinaison de plasticité et de rigueur, qui fondent sa performance et permettent de réduire, non l’incertitude ambiante mais le champ de celle-ci.
La DGSE, outil de réduction de l’incertitude ?
DGSE, a tool to reduce uncertainty?
It is in the need of foreign intelligence, the detailed and precise methodologies and its asserted ethics that the DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure – General directorate for external security) draws for its strength. This requires a combination of plasticity and rigor that underpin its performance and allow it to reduce, not the ambient uncertainty, but the scope thereof.
Les grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale s’étaient partagé le monde en deux pôles. Ce partage n’était certes pas sans menaces ni périls, mais il n’en demeurait pas moins stable dans la confrontation essentielle des deux camps. Il apportait finalement un ordre et une prévisibilité rassurants, loin des incertitudes d’aujourd’hui.
Depuis la fin de la guerre froide, les menaces se sont multipliées, diversifiées, déplacées. Plus changeantes que naguère, elles émanent de groupes terroristes, d’organisations criminelles, d’États et de réseaux proliférants, de pirates. Elles prennent leur source dans des conflits déstabilisateurs et des États faillis, autour de tensions sur les ressources énergétiques et les ressources naturelles, sans parler des cybermenaces – nouvelles et en plein développement – et de l’espionnage – vieille menace toujours aussi active. À cela, il ne faut pas manquer d’ajouter les crises migratoires, sinon militaires, qui naîtront peut-être de prochains dérèglements climatiques. Enfin, même infime, subsiste la possibilité de guerres interétatiques. Ce monde, devenu complexe, incertain, mouvant, imprévisible, a profondément modifié nos perspectives stratégiques, qui ont été redéfinies en 2008 dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et confirmées par le Livre blanc de 2013.
La connaissance et l’anticipation sont depuis lors jugées essentielles pour notre capacité d’action et notre crédibilité internationale. Le renseignement est nécessaire à la décision pour l’anticipation et l’appréciation des risques, crises et conflits internationaux. Il est devenu pour notre pays une priorité stratégique parmi les plus hautes parce que l’identification même des menaces, qui réduit d’une certaine façon l’incertitude du monde, est devenue cruciale.
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