Un tour d'horizon est proposé de la concertation dans les forces armées et services rattachés qui, partant des origines, expose le fonctionnement de ses structures, en montre les limites aujourd'hui atteintes et suggère quelques évolutions.
Le Conseil supérieur de la fonction militaire : ce qu'il est, ce qu'il pourrait être
The High Council in military function: what it is, what it could be
An overview is offered of the dialogue between the armed forces and associated services, which, from its origins, explains the workings of its structures, demonstrates the limits that have been reached today, and suggests some possible changes.
Les militaires en France, sont-ils des citoyens comme les autres ? Sans doute, mais l’exercice de certains de leurs droits peut être momentanément ou durablement restreint en raison d’un statut qui exige d’eux « en toutes circonstances, un esprit de sacrifice pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême » et pose avec rigueur des exigences de discipline et de neutralité. Elles conduisent notamment à interdire l’« existence de groupements militaires à caractère syndical » et à ne pas permettre aux militaires d’adhérer à des groupements professionnels. Ces restrictions, compatibles avec notre droit constitutionnel (1) et affirmées dans nos lois sont aussi compatibles avec le droit européen. La Convention européenne des droits de l’Homme (art. II § 2) et la Charte sociale européenne prévoient que dans les armées l’exercice des droits est déterminé par la législation nationale.
Les différences de dialogue entre les principaux pays de l’Union européenne tiennent à cet égard aux traditions historiques (2). Chez les « nordistes » et, avec des variantes, les Anglo-Saxons, le dialogue social a été influencé par une culture de participation. Chez les « latins », ce dialogue a été marqué par une tradition syndicale beaucoup plus politisée dont, par souci de neutralité, les militaires sont écartés dans l’exercice de leurs activités.
Exigences de discipline et de neutralité, les voies de la concertation
Le langage traditionnel des militaires entre eux est celui de la voie hiérarchique. Il ne s’agit pas d’un monologue et son objectif est de contribuer à la réussite des armées au service de la nation par l’efficacité au combat. Il importe que les militaires se sentent écoutés de leurs chefs. Les « rapports sur le moral » en témoignent.
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