Cette réflexion ancienne révèle la permanence de l'ambiguïté de la place que le pays réserve à la communauté militaire, facteur d'ordre mais aussi de dépassement. L'auteur évoque cette dialectique et montre que malgré les dynamiques qui la bousculent – la technique, la médiatisation – il reste au militaire à développer des qualités spécifiques afin d'assumer la tâche de pacifier les progrès en marche.
Évolution de la condition militaire (mars 1958)
Evolution of the military condition (March 1958)
This old reflection reveals the permanence of the ambiguity of the place the country reserves for the military community, a factor of order but also of excess. The author evokes this dialectic and shows that despite the dynamics that jostle the technique and the media, it remains up to the military to develop specific qualities in order to take on the task of pacifying the ongoing progress.
Avertissement : voici de larges extraits d’un texte de mars 1958 que le capitaine de vaisseau Xavier Sallantin, récemment décédé (voir dans l’édition de janvier 2014 l’hommage qui lui est rendu), avait publié dans la RDN sous un pseudonyme que l’on peut aujourd’hui dévoiler. À cette époque, les questions d’action psychologique agitaient les armées dans le cadre des opérations en Algérie et l’auteur, pour les traiter, avait pris de la hauteur et du champ. Ce faisant, la RDN veut montrer la continuité de la réflexion militaire sur la relation que la France entretient avec son armée et sa défense. Les sous-titres ont été adaptés et le texte complet de ce travail est disponible dans la rubrique florilège du site de la RDN en date du 1er février 2014. JD
Considérer l’évolution de la condition militaire apparaît d’emblée comme une tâche écrasante : c’est vouloir pénétrer au sein de l’Histoire, comme au cœur de l’Homme, et prétendre connaître leurs lois et interactions. Aussi les réflexions qui suivent ne visent-elles qu’à poser quelques jalons et à susciter d’autres réflexions.
La convergence de toutes les activités humaines sur notre monde trop petit, saturé, « homogénéisé » paraît le trait essentiel de la marche de l’Histoire à retenir pour notre analyse. Les débats politiques, économiques, techniques, humains, retentissent en effet toujours plus profondément à l’Armée (1) et c’est dans cette perspective totale qu’il faut replacer le fait militaire.
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