En rappelant les clés de la manœuvre dissuasive qui entend maintenir l'incertitude à la fois sur le périmètre des intérêts vitaux du pays et les conditions d'une riposte à une agression, l'auteur montre que c'est bien à la dialectique des volontés et des capacités qu'elle fait appel.
Incertitudes et manœuvre dissuasive
Uncertainties and deterrent maneuvers
Recalling the keys to the deterrent maneuver which intends to maintain the uncertainty both on the perimeter of the vital interests of the country, and of the condition of a response to aggression, the author demonstrates that it is the dialectic of wills and capacities that is used to set the maneuver in place.
La dissuasion nucléaire est le résultat psychologique de la menace crédible d’emploi de l’arme nucléaire pour empêcher un adversaire étatique (1) de prendre la décision de recourir à la force contre nos intérêts vitaux. Cette solution est obtenue par une manœuvre dissuasive, faite de certitudes et d’incertitudes.
La certitude principale est celle du caractère inacceptable pour l’adversaire des destructions résultant de la riposte nucléaire. L’incertitude majeure concerne, quant à elle, les circonstances précises du déclenchement de la frappe nucléaire en retour. Ces combinaisons certitude-incertitude ont été étudiées dans les années 1960 et 1970, en particulier par les généraux Poirier et Beaufre. Nous en rappelons ici les principaux éléments et examinons leur applicabilité dans la dissuasion du XXIe siècle.
Certitude de l’incertitude
L’incertitude est, selon l’expression du général Beaufre (2), le seul facteur de valeur certaine dans la dialectique de la dissuasion. L’incertitude centrale concerne les circonstances précises de recours à la riposte nucléaire en cas d’agression.
Il reste 89 % de l'article à lire
Plan de l'article