L’auteur évalue le périmètre des missions et postures que la Marine nationale doit endosser en soutien ou illustration de la politique extérieure de la France. Il détaille dans cette perspective les activités de diplomatie navale.
L’action navale dans la politique extérieure de la France
Naval action in French foreign policy
The author assesses the scope of missions and situations that the Navy must assume in support or illustration of French foreign policy. He details activities of naval diplomacy within this perspective.
Mesurer la place exacte qu’occupe aujourd’hui l’action navale dans la politique extérieure de la France en recensant les modes d’interactions entre le monde de la marine et celui de la diplomatie, amène à constater qu’action navale et politique extérieure sont pratiquement consubstantielles.
Théoriser l’action navale ?
Dans notre pays, c’est essentiellement au moment de l’écriture ou de la réécriture du Livre blanc que la possibilité d’exercer des actions navales dans le cadre de notre politique extérieure fait l’objet d’une théorisation. La prise en compte des intérêts stratégiques qui auraient pour conséquence des actions navales est plus ou moins complète selon l’époque et le contexte. Jusqu’à ce jour, la perpétuation de la composante sous-marine de la dissuasion nucléaire est la parfaite illustration du lien fort qui existe entre action navale et politique extérieure, la dissuasion étant une posture de défense qui va bien au-delà de celle-ci dans ses conséquences en matière de politique étrangère. Pour le reste, la prise en compte de la dimension stratégique maritime n’échappe pas en général à des obstacles traditionnels : réticence à admettre les incidences sur notre pays de ce qui se passe très loin de ses limites continentales, difficulté à appréhender les coûts et les échéanciers spécifiques à l’action navale, en particulier en période de restrictions budgétaires. Quoi qu’il en soit, du compromis qui en ressort se dégage un périmètre des missions et de postures que la marine doit se mettre en mesure d’assumer et d’adopter. Entre les prescriptions du Livre blanc et le bâtiment à la mer, avec ses armes et la capacité d’intervention qui lui est propre, le lien est direct et il ne se produit normalement aucune autre théorisation de l’action navale dans la politique extérieure de la France. Les ajustements ou les applications tactiques seront celles imposées par les circonstances, lorsqu’il se produit des opérations extérieures. Il va de soi que si les bons choix n’ont pas été faits en amont, la capacité d’action de notre pays via les étendues marines en sera d’autant limitée.
Permanence politique de l’action navale au loin
Cela étant posé, les actions navales au jour le jour occupent une place de plus en plus importante dans nos relations extérieures. Malheureusement, cela ne se passe pas directement sous le regard de la société civile, mis à part les diplomates, les expatriés et le monde maritime.
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