Comment une gestion centralisée et une organisation transversale interservices a assaini le trafic maritime au large de l’Albanie.
L’action de l’État en mer au large de l’Albanie
State action at sea off the coast of Albania
How centralized management and an interdisciplinary organization cross-remediated maritime traffic off the coast of Albania.
En 2001, l’Union européenne, l’UE, lance une proposition en forme d’ultimatum à l’Albanie. Si le gouvernement albanais contribue à stopper le trafic illégal des personnes et des marchandises en transit par la mer Adriatique, l’UE s’engage à ouvrir les négociations d’adhésion. En effet, l’Albanie a longtemps été considérée comme le principal point de liaison entre l’Europe occidentale et l’Europe orientale pour le trafic illégal de toutes sortes. L’Albanie est alors face à un choix : devenir membre de l’UE ou rester un pays laxiste face au trafic illégal. Le gouvernement albanais a fortement exprimé sa volonté d’entrer dans l’UE. C’est dans ces conditions que l’efficacité du contrôle de l’espace maritime est devenue un réel enjeu politique.
Le gouvernement albanais a commencé à restructurer les institutions de sécurité de l’État à partir de 2002. Il a créé une structure de Garde côtière au sein de la Marine nationale. En collaboration avec son homologue italien, une véritable barrière de prévention du trafic illégal a été mise en place. Très vite les presses quotidiennes, albanaises et italiennes, ont évoqué l’interception de vedettes de passeurs transportant des immigrants, des drogues et des produits illicites en provenance d’Albanie. Les Albanais prenaient ainsi conscience de la forte volonté de l’État d’endiguer ce phénomène.
Brève histoire de l’Albanie postcommuniste
C’est à partir de 1991 que l’Albanie a changé son système de gouvernance. C’était un ancien pays communiste et totalement isolé qui s’orientait alors vers la démocratie et la libéralisation de son économie. Ce changement a été accompagné par une série de réformes dans le développement socioculturel et économique du pays. Le manque d’expérience de la nouvelle classe politique dans la gestion de la démocratie et la position géographique stratégique du pays dans l’espace maritime européen ont alors grandement profité à la mafia et aux organisations criminelles internationales en créant une voie internationale de trafic illégal. En provenance d’Asie et d’Afrique du Nord, les voies du trafic illégal passent alors par l’Albanie et traversent la mer Adriatique jusqu’en Italie.
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