Dans cette présentation détaillée des enjeux et des contraintes de l’ouverture des voies de navigation de l’Arctique, on discerne l’importance qu’elle constitue au plan stratégique pour les acteurs riverains du pôle comme pour ceux de la mondialisation. On voit en quoi elle concerne les États et leurs outils navals qui ne peuvent les ignorer.
Passage du Nord-Ouest : du mythe à la réalité
The Northwest passage: from myth to reality
In this detailed presentation of the issues and constraints of open waterways of the Artic, one discerns the importance it (the passage) constitutes to the strategic plan for the coastal cluster members, such as those for globalization. One sees how it relates to the states and their naval tools that cannot be ignored.
À la lecture du dernier rapport du GIEC (Groupes d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), force est de constater qu’aucun doute n’est désormais permis quant à l’ampleur et aux conséquences du phénomène de réchauffement climatique. En Arctique, la fonte estivale de la banquise s’accélère. La réalité a ainsi devancé les scénarios les plus pessimistes des scientifiques, relançant de fait les appétits et les tensions sur cet océan et plus particulièrement sur le mythique passage du Nord-Ouest.
La perspective de l’ouverture de cette voie de communication maritime représente-t-elle un enjeu économique, écologique, juridique, voire géopolitique ? La complexité du système arctique nécessite une étude méthodique et factuelle pour éviter les écueils d’une analyse trop superficielle reposant sur des clichés.
Un système en pleine évolution
L’océan Arctique a longtemps été une terre hostile et inhospitalière, réservée à un petit nombre d’explorateurs cherchant à atteindre le pôle Nord ou à rejoindre l’océan Pacifique par l’une des deux voies maritimes le long des côtes russes ou canadiennes. Les Européens ont lutté pendant près de trois siècles avant que le norvégien Roald Amundsen ne trouve une voie de navigation à travers l’archipel arctique canadien au début du XXe siècle. Aujourd’hui, ce ne sont plus des explorateurs, mais des touristes qui s’aventurent dans ces mêmes chenaux dont l’accès est facilité en saison estivale par un recul massif de la banquise.
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