La sécurité intérieure est un sujet de préoccupation croissante des Français. L’évolution des armées, le renforcement de la gendarmerie, sa migration vers le ministère de l’Intérieur mais aussi l’insécurité ambiante, les moyens limités de l’État et un effacement progressif des armées dans leur mission de protection de la population conduisent à cette question : la sécurité intérieure est-elle un domaine réservé à la police et à la gendarmerie ?
Sécurité intérieure : un domaine réservé à la police et à la gendarmerie ?
Homeland security: an area reserved for the police and gendarmerie?
Homeland security is a growing concern for the French. The evolution of armies, strengthening of the police, migration to the Interior Ministry, but also the prevailing insecurity, limited state resources and a gradual disappearance of the armed forces in their mission to protect the population, all lead to this question: is Homeland Security an area reserved for the police and gendarmerie?
Lors d’un colloque sur le thème de la sauvegarde des populations organisé par le Centre de doctrine d’emploi des forces (CDEF), le 18 décembre 2012 à l’Assemblée nationale, Patricia Adam, présidente de la Commission de la défense nationale et des forces armées, estimait que les forces de sécurité du ministère de l’Intérieur devaient suffire à assurer la protection et la sauvegarde de la population, quelle que soit la crise à affronter *.
Elle rappelait que la France avait évolué d’un « dispositif de défense d’une ligne géographique à la défense de la population ». Elle considérait « cette mission comme la plus importante de toutes. Que serait une défense nationale qui n’aurait pas pour objet premier la défense de la population ? Rien ». Cependant, elle était opposée à une forte implication des armées sur le territoire au titre de la sécurité intérieure.
Que faut-il donc penser du développement de l’insécurité subie ou ressentie aujourd’hui ? Signifie-t-elle l’échec des forces de sécurité ? Ne faut-il pas agir différemment ? Les armées ne devraient-elles pas être en appui, en mesure d’être en première ligne, ultime dissuasion contre tout débordement préjudiciable aux institutions ou à la population ?
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