Sans surprise, c'est autour de trois objectifs clés que s'organise le futur de l'Afghanistan après le retrait de la coalition : la paix et la sécurité ; la stabilisation politique et institutionnelle ; la reconstruction économique et sociale. Ils ne seront atteints qu'avec le temps, l'aide internationale et un changement profond des pratiques économiques et sociales des Afghans.
L'Afghanistan au-delà de 2014 : entre stabilité recherchée et déstabilisation contrée
Afghanistan after 2014: Between Sought after Stability and Blocked Destabilization
Without surprise, it is around three key objectives that the future of Afghanistan is organized after the withdrawal of the coalition: peace and security, political and institutional security, and economic and social reconstruction. They will never be attained without time, international aid, and a serious change in Afghan economic and social customs.
En mars 2014, l’Afghanistan est en pleine campagne électorale en vue de la prochaine élection présidentielle – après celles de 2004 et 2009 – devant avoir lieu le 5 avril : c’est une campagne « à l’afghane » dans un climat tendu et d’insécurité qui ne permet point aux onze candidats potentiels (1) de sortir de Kaboul sans risquer leur vie et celle de leurs équipes respectives, en dépit des mesures de sécurité qui les entourent (2). Le plus souvent, les partisans et sympathisants sélectionnés de province sont conviés, par les candidats disposant de moyens financiers, à des réunions électorales coûteuses dans la capitale afghane.
Les thèmes récurrents de campagne, à quelques nuances près, sont toujours les mêmes : référence à l’islam et aux traditions du pays, à la Constitution en vigueur adoptée en 2004, à l’unité et à l’intégrité de l’État, à la nécessité de sa stabilité et de son développement dans un environnement régional et international favorable. Ainsi, force est de constater que la recherche de la stabilité et les risques de déstabilisation généralisée qui ont conduit à la fin de 2001 les Nations unies et la communauté des États à intervenir en Afghanistan, restent aujourd’hui les mêmes par-delà 2014, alors que les forces alliées devraient quitter son territoire, conformément aux décisions du Sommet de l’Otan à Lisbonne en 2010.
Dans ce contexte, tous les candidats, mouvements et partis politiques sont unanimes pour que le Pacte stratégique conclu entre les États-Unis et l’Afghanistan, et approuvé à la fois par le Parlement et la Jirgha spécialement convoquée par le président Karzai en 2013, reçoive sa signature définitive, comme garantie vitale pour l’avenir sécuritaire à court et à moyen termes du pays (3). Les États-Unis ont exactement la même position pour la prolongation partielle de leur présence en Afghanistan, et rejettent les deux exigences résiduelles du Président afghan, à savoir, l’engagement formel des Américains contre la déstabilisation et l’insécurité provoquées de l’extérieur du pays, et l’interdiction de certaines opérations militaires menées par les forces américaines touchant les populations civiles (4).
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